Comme un serpent de mer, les suites de l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl survenu en 1986, et dont les conséquences avaient été semble-t-il, minimisées en France, reviennent périodiquement au premier plan de l'actualité. Cette relance nous vient de corse, et a gagné l'Assemblée Nationale où la ministre de la Santé Marisol Touraine a dû intervenir pour désamorcer la polémique. L'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) monte, ce jour, lui-aussi au créneau apportant un peu d'eau au moulin de Marie-Sol Touraine, mais tout en reconnaissant le bien-fondé des craintes corses pour leur santé.
Une enquête commandée (suite à un appel d'offre européen) par la Collectivité Territoriale Corse, et réalisée entre avril 2012 et juin 2013, par le groupement « Ospedali Galliera », coordonné par le Pr P Cremonesi de l’Hopital de Gênes (Italie) a détecté des éléments statistiques faisant ressortir la responsabilité du passage du "panache" sur les populations de l'Ile de Beauté. Une première partie de l'étude-un rapport de 500 pages- indique par exemple que l’exposition au nuage explique entre 40 et 80 % de l’excès de prévalence de thyroïdites pour les femmes, et entre 53 et 91 % pour les hommes.
L'IRSN qui a décrypté le travail de ses collègues reconnait que "des analyses antérieures indiquent que la Corse est parmi les territoires français les plus impactés par les retombées de l’accident de Tchernobyl (rapport IRSN de 2002). Par ailleurs, l’incidence des cancers de la thyroïde en Corse semble être parmi les plus élevés de France (rapports InVS de 2006 et 2012). La demande d’une analyse plus fine des conséquences sanitaires potentielles de l’accident de Tchernobyl par la population Corse est donc compréhensible".
L'IRSN ajoute cependant: "sur la base des estimations de doses réalisées en 2002 par l’IRSN, et en l’état actuel des connaissances sur les effets des expositions aux rayonnements ionisants, on ne s’attend pas à ce que les retombées de Tchernobyl puissent entrainer une augmentation observable de la fréquence de certaines pathologies en Corse".
L'Institut critique la méthodologie utilisée employant des termes tels que "méthodes approximatives," ou encore " données source discutables", approche ni claire ni classique", "interprétation des résultats par les auteurs". "Les interprétations des auteurs en termes de « risques attribuables au nuage de Tchernobyl » vont bien au-delà de ce que devraient permettre les analyses réalisées, en particulier en regard de l’absence d’information sur l’exposition réelle des individus en Corse".
Sur place Josette Risterucci, conseillère territoriale et présidente de la Commission Tchernobyl, considère cependant que l'étude Galliera pourra être utilisée, notamment devant la Cour de Justice Européenne. Il y a fort à parier que des associations anti-nucléaires, ou en quête d'indemnisation sauront s'en servir...Et pour France Nature Environnement, "il y a omerta sur le dossier nucléaire corse"...
LE PARCOURS DU NUAGE DE TCHERNOBYL SELON L'IRSN
Une enquête commandée (suite à un appel d'offre européen) par la Collectivité Territoriale Corse, et réalisée entre avril 2012 et juin 2013, par le groupement « Ospedali Galliera », coordonné par le Pr P Cremonesi de l’Hopital de Gênes (Italie) a détecté des éléments statistiques faisant ressortir la responsabilité du passage du "panache" sur les populations de l'Ile de Beauté. Une première partie de l'étude-un rapport de 500 pages- indique par exemple que l’exposition au nuage explique entre 40 et 80 % de l’excès de prévalence de thyroïdites pour les femmes, et entre 53 et 91 % pour les hommes.
L'IRSN qui a décrypté le travail de ses collègues reconnait que "des analyses antérieures indiquent que la Corse est parmi les territoires français les plus impactés par les retombées de l’accident de Tchernobyl (rapport IRSN de 2002). Par ailleurs, l’incidence des cancers de la thyroïde en Corse semble être parmi les plus élevés de France (rapports InVS de 2006 et 2012). La demande d’une analyse plus fine des conséquences sanitaires potentielles de l’accident de Tchernobyl par la population Corse est donc compréhensible".
L'IRSN ajoute cependant: "sur la base des estimations de doses réalisées en 2002 par l’IRSN, et en l’état actuel des connaissances sur les effets des expositions aux rayonnements ionisants, on ne s’attend pas à ce que les retombées de Tchernobyl puissent entrainer une augmentation observable de la fréquence de certaines pathologies en Corse".
L'Institut critique la méthodologie utilisée employant des termes tels que "méthodes approximatives," ou encore " données source discutables", approche ni claire ni classique", "interprétation des résultats par les auteurs". "Les interprétations des auteurs en termes de « risques attribuables au nuage de Tchernobyl » vont bien au-delà de ce que devraient permettre les analyses réalisées, en particulier en regard de l’absence d’information sur l’exposition réelle des individus en Corse".
Sur place Josette Risterucci, conseillère territoriale et présidente de la Commission Tchernobyl, considère cependant que l'étude Galliera pourra être utilisée, notamment devant la Cour de Justice Européenne. Il y a fort à parier que des associations anti-nucléaires, ou en quête d'indemnisation sauront s'en servir...Et pour France Nature Environnement, "il y a omerta sur le dossier nucléaire corse"...
LE PARCOURS DU NUAGE DE TCHERNOBYL SELON L'IRSN