Ph site ministère de la Transition Ecologique et Solidaire
Le ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot, s'attaque à dure partie, du moins dans le département des Landes où il vient de donner pour consigne au préfet de renforcer la chasse au braconnage des ortolans
Selon lui, il existe dans cette région une trop grande tolérance à l'égard d'une tradition qui se heurte au règlement d'une espèce protégée et menacée de disparition. Le tour d'écrou ministériel passe mal dans les Landes, et les défenseurs de cette pratique ancestrale se déchaînent, notamment sur Facebook où certains s'en prennent à "l'écolo qui se déplace en hélico", ou à la multiplication des éoliennes qui font plus de dégâts que les amateurs d'ortolans. Mais il y a aussi ceux qui applaudissent...
Nicolas Hulot rappelle:" Le Bruant ortolan est un oiseau migrateur protégé par le code de l’environnement depuis 1999 et classé comme espèce en danger sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).Historiquement la dégustation d'ortolans est considérée comme un rare plaisir, digne des tables de rois ou des grands de ce monde. Il a été écrit que François Mitterrand se serait offert un tel bonheur gastronomique peu de temps avant sa mort. Les Romains appréciaient quant à eux l'oiselet et, plus près de nous, Alexandre Dumas, en a livré plusieurs recettes.
Le braconnage des ortolans dans les Landes est une pratique ancienne qui subsiste aujourd’hui, malgré les efforts de l’Etat et des associations. Elle fait courir un risque important sur la survie de l’espèce, alors que le milieu naturel de cet oiseau est menacé par le dérèglement climatique et l’urbanisation qui détruit son habitat".
La tradition landaise, tout de même, étonnante, veut que l'ortolan soit capturé par des matoles (pièges). Placé dans une boîte spéciale où il se gave de par lui-même, il s'engraisse pendant trois semaines. On dit que par la suite il est noyé dans l'armagnac avant d'être mis à rôtir. La dégustation doit quant à elle s'effectuer selon le rite, c'est-à-dire la tête (du gourmet) sous une serviette. Maïté, la cuisinière landaise qui connut ses heures de gloire, en avait fait une belle démonstration dans une vidéo conservée par l'INA.