Suite à l'agression, au couteau, de deux agriculteurs, en train de moissonner, par un individu fiché S, au cri de "allahu akbar", intervenue le dimanche 18 juin, à Laroque-Timbaut (Lot-et-Garonne) le maire de cette commune, Lionel Falcoz, alerte dans une longue lettre le Premier ministre Edouard Philippe.
Evoquant un rassemblement d'agriculteurs exaspérés qui s'est déroulé le lendemain Lionel Falcoz se dit "révolté en tant que citoyen de la République".
Révolté par "les remises en liberté devenues quasi-automatiques pour toutes les peines inférieures à deux ans", "par la lourdeur des procédures", par "les baisses régulières d'effectifs qui ne permettent plus de remplir la mission principale, la protection de la population". Il évoque également la solitude de l'élu local en face d'une telle situation "laissé désespérément seul, sans information...."Le silence des représentants de l'Etat est à ce propos assourdissant".
Le maire de Laroque-Timbaut exprime sa "très forte inquiétude" en constatant qu'aucune qualification liée au terrorisme, au radicalisme, ou djihadisme, n'a été retenue; "Les conséquences peuvent être lourdes. "Le prévenu (...) sera-t-il traité par la justice et les services pénitentiaires comme un prévenu de droit commun, simplement coupable de coups et blessures?"Il rappelle que les faits de violence se multiplient dans les petites villes de province "et maintenant dans nos campagnes! Le malaise et le sentiment d'abandon qui en résultent dans notre population sont la manifestation éclatante d'un sentiment d'impunité totale..." Il considère qu'il y a urgence à redonner de la lisibilité à l'action publique "par la remise à niveau des moyens de la justice, le renseignement de proximité, la modernisation des procédures pénales, la construction de nouvelles prisons.."
Lionel Falcoz conclut ainsi sa lettre: "Le signal d'alarme est tiré par d'autres depuis longtemps et le malaise des Français périphériques et ruraux atteint aujourd'hui un niveau devenu critique. Le danger de voir apparaître des milices spontanées pourrait bientôt devenir une réalité.
En tant qu'élu de la République française et en tant que citoyen j'attends maintenant des actes clairs, forts, et efficaces (...) Le temps des promesses est révolu".
- Une copie de la lettre est également adressée aux ministres de l'Intérieur et de la Justice.