La Caisse Primaire d'Assurance Maladie de la Gironde s'inquiète de l'évolution des dépenses de santé,en particulier de l'augmentation des arrêts de travail, avec un regard spécifique sur ce qui se passe dans le Médoc.
Voici les chiffres:Côté arrêts de travail ce n'était pas mieux en 2016: plus d’un actif girondin sur quatre a eu au moins un arrêt de travail indemnisé. Ce qui représente 54 jours par, assuré consommant soit 4% supérieur aux autres départements de la région Nouvelle Aquitaine. Le Médoc affiche des statistiques encore plus préoccupantes. 29,9% des actifs médocains (contre 26,4% en Gironde) ont eu un arrêt de travail en 2016. Avec un recours à l’arrêt de travail supérieur au reste du département et un nombre de jours indemnisés par assuré consommant le plus important de Gironde (63 contre 54 sur le département), "le Médoc fait partie des territoires identifiés comme "atypiques" au niveau des arrêts de travail" constate la CPAM. De plus, les contrôles révèlent que chez les patients "ciblés" 18 % des arrêts ne sont pas médicalement justifiés, et que 32% des assurés ne sont pas présents aux heures auxquelles ils doivent être à leur domicile.
-248 millions d’€uros : montant des dépenses liées aux arrêts de travail en Gironde en 2015.
+ 3,6% : taux d’évolution annuel moyen depuis 2010 en Gironde, contre 2,2% au niveau national.
+ 1,3% : taux d’augmentation du nombre d’assurés consommants.
+ 3,8 % : taux d’augmentation du nombre de jours indemnisés
Comment expliquer "l'atypie" girondine? La CPAM constate que des facteurs économiques et socio-démographiques favorisent cette atypie : sur-représentation de secteurs professionnels concourant le plus à cette augmentation (services,santé, aide à la personne) ou fortement générateurs d’arrêts (bâtiment). Elle attribue les causes également à un secteur tertiaire sur-représenté: 78,5% des salariés girondins (contre 74,5% au niveau national), dont 14% de salariés dans le secteur de la santé (cliniques, maisons de retraite, entreprises d'aide à domicile…), contre 13% au niveau national. Par ailleurs dans ce département il existe une plus grande facilité d'accès aux soins avec 23 médecins pour 10 000 habitants, contre 18 en France.
Mais pour quelles raisons le Médoc se révèle-t-il le plus mauvais élève?La CPAM interrogée évoque la grande place, dans ce secteu,r de catégories socio-professionnelles et de secteurs d’activité, plus pourvoyeurs d’arrêts de travail, la part des secteurs tertiaires (en particulier santé) et secondaire (bâtiment/construction). La typologie de l’emploi a sa part de responsabilité: sur-représentation de secteurs professionnels concourant le plus à cette augmentation (services, santé, aide à la personne) ou fortement générateurs d’arrêts (bâtiment). On note aussi que la Médoc compte 35% d'ouvriers et d'employés (contre 30% en Gironde). La problématique trajet travail peut aussi avoir ses conséquences.
Quoi qu'il en soit la CPAM Gironde vient de lancer une campagne d'information et de sensibilisation accompagnée de renforcement des contrôles."Parce que dans un système de santé basé sur la solidarité, les comportements déviants sont pénalisants pour tous, la Cpam de la Gironde :
- mène des actions de sensibilisation et de responsabilisation, intensifie ses contrôles auprès des patients, des professionnels de santé et des employeurs,
- fait de la lutte contre les arrêts de travail non justifiés un axe majeur de son programme de maîtrise médicalisée des dépenses".