Les signataires de la charte (Ph Paysud)
Le plan stratégique de l'agriculture aquitaine qui est porté par les grandes organisations agricoles poursuit son chemin, et c'est à peine si les critiques exprimées par la Confédération Paysanne et le MODEF ont fait l'objet de quelques sous-entendus au cours de la réunion d'étape qui s'est déroulée dans le cadre du Salon de l'Agriculture d'Aquitaine, à Bordeaux. Ce projet marque une volonté d'orientation de l'agriculture vers l'économie de marché, les principaux axes étant l'adaptation à ce marché, la compétitivité des exploitations, la gestion des ressources (l'eau) et la prise en compte des attentes de la société. "L'agriculture, c'est comme un gros paquebot: il doit changer de vitesse pour arriver au port " a notamment affirmé Dominique Graciet, président de la chambre régionale d'agriculture. Le président de la FRSEA , Henri Biès-Péré, a quant à lui souligné l'intérêt de l'union autour du projet. "Nous avons été forts chaque fois que nous avons été unis". Pour lui, il faut "redonner la vision d'un projet commun". Les différents volets du plan ayant été rappelés par les acteurs de l'opération, on procédait à la signe d'une charte qui acte les différents engagements, en même temps que l'aboutissement d'une démarche qui a entraîné une vingtaine de réunions et mobilisé quelque 300 personnes au cours des derniers mois. Il sera maintenant intéressant de voir quels seront les soutiens financiers de ce projet, notamment côté Région, où on ne partage pas la totalité des orientations du projet.
L'air du temps
Roland Cayrol (Ph Paysud)
La préparation du projet stratégique a été assortie d'un regard sur l'opinion des Aquitains à l'égard de l'agriculture, l'opération étant réalisée par notre confrère Aqui à l'aide d'un questionnaire. Les 225 réponses, présentées par Joël Aubert, montrent que l'agriculture est considérée comme jouant un rôle "important " aussi bien par les agriculteurs que par les non agriculteurs. Mais pour 69% des agriculteurs leur revenu est inférieur à la moyenne alors que les non agriculteurs ne sont que 48% à le penser. Le bio modifie la donne:74% des non agriculteurs pensent qu'il n'est pas assez développé. Point important: plus de 60% des agriculteurs et des non agriculteurs seraient satisfait de voir leurs enfants exercer le métier. Roland Cayrol, spécialiste des études d'opinion, qui ajoutait à ces indications les apports des études nationales, soulignait notamment que "les agriculteurs font partie des bien-aimés. Ils sont dans le Top 5 des professions préférées des Français".78% de ces derniers font confiance à l'agriculture, 77% approuvent les aides qui lui sont accordées. Mais les agriculteurs ont aussi la réputation de "jamais contents" et "d'assistés", ce qui est moins positif. Un Français sur deux considère qu'il y a problème avec l'environnement. Les consommateurs plébiscitent le bio, mais, ne veulent pas payer plus cher.. "Cela va bien, concluait Roland Cayrol, mais vous êtes dans la contrainte de prendre en compte cet air du temps".