Erik Orsenna qui vient de publier "L'avenir de l'eau" ( Prix Joseph Kessel, Fayard) était l'invité d'honneur du SIAD (Salon du Bio et de l'Agriculture Durable) à Agen. A la lumière du débat fort animé qui s'était déroulé précédemment, et riche de son tour du monde des pays aux prises avec la pénurie ou les problèmes de répartition du précieux liquide, il intervenait comme un sage , en quelque sorte face aux SDAGE des Agences de l'eau, dont certains aspects éveillent le mécontentement des utilisateurs. Notons, comme d'ailleurs il l'a remarqué lui-même, qu'avec son livre il a accompli un travail de journaliste grand reporter, un travail qui n'est maintenant, hélas! plus guère demandé aux journalistes des médias faute de moyens de ces derniers. Le succès des ouvrages du romancier-académicien lui permet de se financer des déplacements de plusieurs mois à travers le monde. Heureuse vie....
Ni fonctionnaire dans l'administration de l'eau, ni agriculteur -mais bien au fait des problèmes agricoles-ni écologiste sectaire, fort des enseignements glanés sur la planète, il pouvait intervenir dans ce débat agité autour de l'eau à la fois avec la connaissance, et la neutralité nécessaires. Tirant la leçon de ce qu'il venait d'entendre, Erik Orsenna n'a pas caché son étonnement et sa "difficulté de comprendre" face la fermeture hermétique affichée par les représentants administratifs. Tout en s'interrogeant aussi sur l'origine à la fois "nordique" et centralisatrice française des directives européennes.
Ni fonctionnaire dans l'administration de l'eau, ni agriculteur -mais bien au fait des problèmes agricoles-ni écologiste sectaire, fort des enseignements glanés sur la planète, il pouvait intervenir dans ce débat agité autour de l'eau à la fois avec la connaissance, et la neutralité nécessaires. Tirant la leçon de ce qu'il venait d'entendre, Erik Orsenna n'a pas caché son étonnement et sa "difficulté de comprendre" face la fermeture hermétique affichée par les représentants administratifs. Tout en s'interrogeant aussi sur l'origine à la fois "nordique" et centralisatrice française des directives européennes.
Economiser et stocker...
Pour lui, en matière d'eau, il est un principe qui doit être la base de tout, tant les situations sont différentes entre pays et entre régions. Il faut, estime-t-il, voir la différence entre le global et le local et " corriger sans cesse le global par le local" . Il est évident que la question de l'eau se pose différemment entre le sud de la France et l'Angleterre, et ce sud de la France et les pays frappés par les sécheresses mortelles. Mais Eric Orsenna qui s'est attiré une réplique de Bernard Péré (voir notre article sur l'autre débat) ne paraît pas se laisser emporter par la vague rose du renoncement productif, et il n'a pas caché son admiration pour les méthodes de Jean-François Berthoumieu ( ACMG) à qui il a demandé "d'être son professeur". Selon lui il est une évidence pour ce qui est de la situation dans le sud-ouest de la France: il faut conduire de pair la recherche des économies d'eau et la création de ressources nouvelles. Il cite en exemple ce qui a été fait à Alger où en agissant sur les deux tableaux on est venu à bout des coupures d'eau. Cependant pour Erik Orsenna il faut avancer "sur l'état des lieux, sur la nécessité de savoir". Et d'afficher son scepticisme sur la fiabilité des prévisions à 50 ans alors qu'à cinq jours c'est difficile. Ce qui ne l'empêche pas de prôner le développement de la recherche, d'exprimer ses craintes à propos d'une France qui obère ses capacités de production, sa balance commerciale, à l'heure où l'euro bat de l'aile, et où ces capacités seraient plus que jamais nécessaires si le franc était de retour. Et de revenir sur la question de la ressource:"je suis sidéré en voyant qu'on refuse la hausse.. Pour quelle raison s'interdit-on de stocker de l'eau? Je ne comprends pas. S'il y avait un glacier, il rendrait bien son eau en été!" Pour l'auteur de "L'avenir de l'eau" -un livre dans lequel il exprime aussi son goût pour le vin- il est grand temps de sortir des idéologies...