A quelques jours près, le scoop pouvait être à Bordeaux:Jean-Michel Lemétayer a annoncé le 7 décembre, presque à sa sortie de Vinitech-Sifel, où il a d'ailleurs appuyé les positions syndicales régionales, qu'il quitte la présidence du premier des syndicats agricoles, la FNSEA. On connaissait son intention de passer la main, mais beaucoup n'avaient pas prévu que la question de sa succession se poserait aussi rapidement. Le syndicaliste breton ne donne pas beaucoup d'explications sur les raisons de son retrait, si ce n'est des raisons "personnelles". Du coup la maison FNSEA se retrouve placée face à un vide successoral, et dans une situation inhabituelle puisque cette fois, ni le consensus , ni le retrait d'un candidat ne semblent pouvoir être trouvés. L'Aveyronnais Dominique Barrau, actuel secrétaire général, et Xavier Beulin, premier vice-président, paraissent devoir s'affronter ce jeudi à l'occasion de l'élection du nouveau président. Le premier incarne une agriculture familiale telle qu'on l'entend dans le sud-ouest, axée, certes, sur la production, mais aussi les territoires. Le second, producteur de grandes cultures dans le Loiret, et impliqué dans les structures financières des oléagineux, représente plutôt la grande agriculture et sa logique productiviste. Lorsque l'on sait que les présidents ne sont "que" l'émanation de groupes influents, ou "d'équipes", le choix de l'homme en dira long sur les orientations futures du premier des syndicats agricoles. Mais il n'est pas exclu qu'après s'être compté, on se retrouve...Si ce n'est pas le cas, la FNSEA risque plus que jamais d'être tiraillée entre deux camps. Ce qui ne déplairait pas à la Coordination rurale qui vient, elle aussi, de changer de tête: le Gersois Bernard Lannes succède au Charentais François Lucas.