Tissages Lartigue: comment le linge basque traditionnel tisse sa toile

Il est des activités, des spécialités si bien ancrées au pays que même les plus grands vents de mondialisation ne peuvent les déraciner. Tel est le cas des Tissage Lartigue, entreprise installée dans la plus petite commune des Pyrénées-Atlantiques- Bidos, près d'Oloron-Ste-Marie- qui a lancé une nouvelle marque et,grâce à son développement, inaugure un magasin d'atelier. Alors que de nombreux entrepreneurs du textile ont délocalisé leurs ateliers de confection, Philippe Lartigue, fidèle à son identité locale, a choisi de donner un nouveau souffle à son entreprise en maintenant son activité dans le Piémont Oloronais. Son crédo : produire, confectionner et vendre sur place ! L’équipe actuelle de 10 personnes est renforcée par l’intégration de nouvelles compétences (2 emplois saisonniers pour l’atelier et une vendeuse chargée de la vente en boutique et de la visite).
Avec un atelier de 16 métiers à tisser, et près de 120.000 mètres de tissus produits chaque année, les « Tissages Lartigue » se sont forgés une véritable notoriété dans la région. D’importants travaux d’agrandissement et de modernisation ont été réalisés afin de mettre en lumière la marque « Lartigue 1910 ». Le nouveau magasin d’atelier de 150 m2 (60 m2 de surface de vente par le passé) accueille la nouvelle collection, valorisée dans de nouveaux aménagements. En effet, l’ensemble du concept a été revisité afin d’accueillir les clients avec plus de convivialité et d’informations sur les différentes étapes de fabrication des produits.
La famille LARTIGUE, tisserands depuis quatre générations, perpétue ainsi l’art du tissage, avec une belle force de créativité et de passion. C’est pourquoi, il est apparu évident de mettre un savoir-faire en lumière en créant une marque de linge basquer. Celle-ci illustre le respect total de la tradition, et se trouve en accord avec notre époque et ses préoccupations environnementales. A cet effet, le linge basque LARTIGUE 1910 est dit «brut tombé de métier», ce qui signifie que le tissu ne subit aucun traitement chimique après tissage.
A l’origine, une plante : le lin- Historiquement présent à l’état sauvage dans les prairies et au fond des vallées du Pays Basque, le lin est aussi cultivé dans les jardins et dans de plus grandes exploitations. Devenu omniprésent dans la maison basque, il accompagne alors la tradition et le folklore sous forme de vêtement, d’ornement ou de linge. Car jusqu’au milieu du 19ème siècle, plus de 500 familles de tisserands, les « Ehuleak », vivent au Pays Basque. Les femmes filent ; les hommes tissent. Plantation, récolte, égrenage, rouissage et séchage, puis battage, teillage, filage, écorchage et cardage, bobinage et dévidage : pratiquement toutes les familles effectuent l’un de ces métiers issu d’un savoir-faire populaire répandu dans toute la région. A cette époque, le lin protège, habille, chausse, et sa solidité est remarquable.
Sept rayures pour le Pays Basque- A noter que le vrai linge basque comporte 7 rayures:
Le chiffre 7, évoque le nombre des provinces formant le Pays Basque :
> 4 au sud des Pyrénées (Guipúzcoa, Biscaye, Alava et Navarre) pour le Pays Basque espagnol
> 3 au nord (Labourd, Basse Navarre, Soule) pour le Pays Basque français.
Aujourd'hui Philippe Lartigue, actuel directeur des établissements,, insuffle créativité et modernité aux traditionnels tissus dédiés à l’univers de la maison.