Il peut paraître surprenant de s'intéresser au saint-simonisme aujourd'hui. Les éditions de L'Harmattan viennent cependant d'en donner l'occasion en publiant en français le livre de Robert B. Carlisle. L'auteur, professeur émérite d'histoire, expert américain d'histoire sociale s'est penché sur la régénération de la France après 1848, et dans son livre il dissèque avec force détails agrémentés de sa propre perception ce que furent le mouvement et le rôle de ses animateurs au cours de la période qui précéda la révolution de juillet. Découlant des écrits de Claude-Henri de Saint-Simon, la doctrine qui parut longtemps se chercher des principes clairement établis, fut "prêchée" par des disciples actifs, dont Prosper Enfantin, et adoptée par des industriels, notamment le Bordelais Isaac Pereire.
Le saint-simonisme est considéré comme ayant été un activateur des techniques, un promoteur du développement industriel français sous le second empire selon une démarche "socialiste", non dénuée d'utopie puisque voulant associer le capital "et la classe la plus pauvre et la plus nombreuse", et intégrer l'amour, les artistes, et même la religion selon l'idée de son Nouveau Christianisme. Il s'agissait de créer un monde nouveau grâce aux apports de l'industrialisme et de la production. Le saint-simonisme considérait pouvoir rapprocher les classes, faire en sorte que chacun exerce l'activité pour laquelle il est le mieux placé, et forger de la sorte des lendemains qui chantent. Le monde ouvrier eut cependant du mal à adhérer à ce socialisme bourgeois et à suivre ses grands prêtres acteurs d'un mouvement dont le fonctionnement n'était pas sans rappeler celui d'une confrérie. N'empêche que des personnalités de l'époque furent saint-simoniennes. Napoléon III s'en inspira, mais Georges Sand prit ses distances.
On pourra trouver au saint-simonisme quelque similitude avec des politiques actuellement bien en place, comme on se demandera si le mouvement a véritablement influé, ou s'il n'a fait qu'épouser l'évolution des temps. En tout cas l'auteur du livre en développe les diverses péripéties.
G.G.
de Robert B. Carlisle
Collection ouverture philosophique
Traduit de l'anglais par René Boissel-265 pages-28€
Editions de L'Harmattan
Le saint-simonisme est considéré comme ayant été un activateur des techniques, un promoteur du développement industriel français sous le second empire selon une démarche "socialiste", non dénuée d'utopie puisque voulant associer le capital "et la classe la plus pauvre et la plus nombreuse", et intégrer l'amour, les artistes, et même la religion selon l'idée de son Nouveau Christianisme. Il s'agissait de créer un monde nouveau grâce aux apports de l'industrialisme et de la production. Le saint-simonisme considérait pouvoir rapprocher les classes, faire en sorte que chacun exerce l'activité pour laquelle il est le mieux placé, et forger de la sorte des lendemains qui chantent. Le monde ouvrier eut cependant du mal à adhérer à ce socialisme bourgeois et à suivre ses grands prêtres acteurs d'un mouvement dont le fonctionnement n'était pas sans rappeler celui d'une confrérie. N'empêche que des personnalités de l'époque furent saint-simoniennes. Napoléon III s'en inspira, mais Georges Sand prit ses distances.
On pourra trouver au saint-simonisme quelque similitude avec des politiques actuellement bien en place, comme on se demandera si le mouvement a véritablement influé, ou s'il n'a fait qu'épouser l'évolution des temps. En tout cas l'auteur du livre en développe les diverses péripéties.
G.G.
- Le livre
de Robert B. Carlisle
Collection ouverture philosophique
Traduit de l'anglais par René Boissel-265 pages-28€
Editions de L'Harmattan