C'est une belle histoire à méditer en ces temps troubles, alors que la mondialisation destructrice des traditions bat de l'aile et que le besoin de retrouver des racines revient. Une histoire s'appuyant sur un territoire et contée avec la force du témoignage et du vécu. Le cas n'est pas si courant: le héros principal en même temps que l'auteur du livre est le père-Jean Abadie, aujourd'hui décédé-et celui qui a finalisé ces écrits révélateurs tout en leur apportant des compléments, est l'un de ses fils, Philippe, qui était il y a peu de temps encore, directeur du Pôle Entreprises-Formation-Prospectives économiques de la chambre d'agriculture de la Gironde.
On découvrira ainsi comment un groupe de paysans de l'Astarac, dans la région de Mirande, en plein Gers, là où les pyrénées enneigées meublent l'horizon, a su sans perdre son âme, passer de l'exploitation autarcique sur laquelle on faisait un peu de tout, à la valorisation d'un savoir faire ancestral en matière de volailles fermières.
C'était au cours des années 60. L'agriculture paysanne était confrontée à la réforme des structures, à la mécanisation, voire à l'industrialisation. Mais nos Gersois n'empruntèrent pas le chemin breton conduisant aux ateliers industriels. Avec une détermination héritée du voisin d'Artagnan, ils optèrent pour celui de la résistance avec l'arme du label rouge afin de s'attaquer à un marché des volailles de qualité qui était à développer. Du côté des services officiels on sut leur faire confiance, et une communication active soutenue par le département du Gers permit de creuser le sillon. Le slogan élevé en plein air élevé en plein Gers connait encore aujourd'hui un beau succès et ces dernières années quelque 6 millions de poulets labellisés sortaient des élevages. Le livre de Jean Abadie est une rétrospective sur les premiers pas de la filière; il raconte comment il fallut vaincre le scepticisme ambiant, obtenir l'adhésion du commerce, et convaincre les partenaires à s'organiser en interprofession. Ainsi naquit Avigers dirigé par Pierre Buffo.
Aujourd'hui il apparait cependant que la bataille n'est jamais gagnée définitivement: comme dans les années 60 l'industrialisation plane. et maintenant les importations venues du Brésil et d'Ukraine alimentent la restauration collective alors que le consommateur tend à choisir le moins cher. Résultat: un poulet sur deux consommé en France est importé, et la production gersoise sous label a été réduite de 500 000 volailles. Pas une plume! Mais les successeurs de Jean Abadie veillent.
Gilbert Garrouty
Le livre: Garder son âme, une aventure collective en plein Gers par Jean Abadie (auto-édition)-12€.Disponible chez Amazon, Cultura; FNAC, Publishroom et les bonnes librairies. Philippe Abadie propose des séances de dédicaces et des conférences.
On découvrira ainsi comment un groupe de paysans de l'Astarac, dans la région de Mirande, en plein Gers, là où les pyrénées enneigées meublent l'horizon, a su sans perdre son âme, passer de l'exploitation autarcique sur laquelle on faisait un peu de tout, à la valorisation d'un savoir faire ancestral en matière de volailles fermières.
C'était au cours des années 60. L'agriculture paysanne était confrontée à la réforme des structures, à la mécanisation, voire à l'industrialisation. Mais nos Gersois n'empruntèrent pas le chemin breton conduisant aux ateliers industriels. Avec une détermination héritée du voisin d'Artagnan, ils optèrent pour celui de la résistance avec l'arme du label rouge afin de s'attaquer à un marché des volailles de qualité qui était à développer. Du côté des services officiels on sut leur faire confiance, et une communication active soutenue par le département du Gers permit de creuser le sillon. Le slogan élevé en plein air élevé en plein Gers connait encore aujourd'hui un beau succès et ces dernières années quelque 6 millions de poulets labellisés sortaient des élevages. Le livre de Jean Abadie est une rétrospective sur les premiers pas de la filière; il raconte comment il fallut vaincre le scepticisme ambiant, obtenir l'adhésion du commerce, et convaincre les partenaires à s'organiser en interprofession. Ainsi naquit Avigers dirigé par Pierre Buffo.
Aujourd'hui il apparait cependant que la bataille n'est jamais gagnée définitivement: comme dans les années 60 l'industrialisation plane. et maintenant les importations venues du Brésil et d'Ukraine alimentent la restauration collective alors que le consommateur tend à choisir le moins cher. Résultat: un poulet sur deux consommé en France est importé, et la production gersoise sous label a été réduite de 500 000 volailles. Pas une plume! Mais les successeurs de Jean Abadie veillent.
Gilbert Garrouty
Le livre: Garder son âme, une aventure collective en plein Gers par Jean Abadie (auto-édition)-12€.Disponible chez Amazon, Cultura; FNAC, Publishroom et les bonnes librairies. Philippe Abadie propose des séances de dédicaces et des conférences.