Architectes et paysagistes se préoccupent des zones humides

La tentation est grande pour les promoteurs (au sens large) de la ville de s'approprier des espaces pouvant être qualifiés de "zones humides". Mais-Dieu merci-les choses ne sont pas si simples. Ces sols tombent sous le coup des textes de la loi sur l'eau et les milieux aquatiques. Mais encore s'agit-il de savoir, et de pouvoir les définir et les localiser. Or, les avis d'experts peuvent diverger, comme on a pu le constater au cours d'une table ronde organisée à Bordeaux, au 308, Conseil Régional de l'Ordre des Architectes d'Aquitaine, rencontre au cours de laquelle Bordeaux Métropole présentait un guide des zones humides à usage des professionnels. Ce document définit la zone humide comme "terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce,salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire;la végétation quand elle existe y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année". 1600 hectares correspondant à ces critères ont été identifiés dans le périmètre de Bordeaux-Métropole.
L'éventuelle utilisation à des fins d'urbanisation de ces espaces est soumise à déclaration, ou autorisation, et le cas échéant, à compensation. Les projets urbains doivent donc intégrer ces éléments dans leur conception, ce qui entraine tout de même des coûts supplémentaires. Plusieurs exemples ont été présentés au cours de cette rencontre, notamment celui en apparence très réussi du Marsan, dans les Landes. Dans le cadre du projet des "9 fontaines", c'est un ancien airial qui a été réhabilité. On y a ajouté un chevrier, des gîtes et des classes vertes....
Ainsi que l'a dit Françoise Gross (Rivière Environnement) il est important de déterminer comment l'aménagement peut impacter le fonctionnement de l'écosystème, et de quelle façon, il serait possible de le préserver ou de le recréer. Elle exprimait cependant des réserves quant à la destruction d'une zone humide en vue de compensation. Reste à voir cependant si l'arrivée du moustique tigre en Gironde ne va pas quelque peu modifier la donne (la suppression des zones humides est un élément de la lutte).

La table ronde était organisée par le CFAA, la FFP et Bordeaux Métropole en complément de la formation "LE SOL" . Intervenants prévus:
- Dany Hermel-Wiart : Animateur, Secrétaire de la FFP, Paysagiste gérant de Trouillot-Hermel Paysagistes
- Françoise Gross : Ingénieure écologue, Directrice de Rivière-Environnement
- Julien Costille : Directeur Aménagement et Foncier, Clairsienne
- Denis Moncet : Responsable de programmes, Domofrance
- Olivier Gysbers : Paysagiste, Agence Physalis

• A noter: opération "Les architectes ouvrent leurs portes" les 12 et 13 juin