COP 21, Transition énergétique:gare aux excès du climat et... des lois


En France, l'UPJ craint un grand remplacement des espaces verts par les jardins minéraux dans les projets urbains


Buis ravagé par la pyrale du buis (Ph Paysud). Quels moyens de lutte demain?
Buis ravagé par la pyrale du buis (Ph Paysud). Quels moyens de lutte demain?
Nous voici donc à la veille de cette fameuse COP 21 dont on nous rebat les oreilles depuis des semaines. Les cauchemars vécus à Paris et Bamako, l'état de siège bruxellois, ont rendu bien dérisoire ce "combat pour le climat", un domaine dont la maîtrise échappe à l'homme, lequel entend toutefois se donner l'illusion d'y pouvoir quelque chose. Au risque d'être classé parmi les climatosceptiques -position pas bien vue actuellement, comme s'en est rendu compte un certain Monsieur Météo- nous dirons que ce n'est pas demain la veille. Ce qui est sûr, c'est que le climat a toujours changé, et que cela continue en une époque où nous entendons tout programmer. Mais le soleil, la pluie , les degrés, on y arrive pas. Et notre raisonnement sur le climat s'applique sur nos durées de vie , bien courtes, qui ne sont rien par rapport au Temps de l'univers. Changements, refroidissements, réchauffements se sont toujours succédés. Roger Dubrion dans son livre "Le climat et ses excès" (Editions Féret) cite des centaines d'exemples vécus en France. Quelques extraits:"en 1704 sécheresse et chaleur, les moissonneurs meurent d'insolation dans l'Ouest et le Midi" ; "en 1720 le thermomètre monte à 40°..." Le constat ne signifie pas que l'activité humaine est sans incidence sur les évolutions climatiques, mais sans doute convient-il de ne pas tomber dans un intégrisme "écolomaniaque", mais raison garder.
  • ON A TRAQUE LE GLYPHOSATE
Or, en France, avec un monde politique influencé par l'écologie politique elle-aussi, on a été plus actif en la matière que dans la surveillance des frontières. On a davantage traqué le glyphosate que le djihadisme. La loi de transition énergétique prévoit ainsi, sans que l'on ait bien réfléchi aux moyens de substitution, la suppression des produits phytosanitaires issus de la chimie de synthèse pour les collectivités dès 2017, et à partir de 2019 pour les particuliers. Entre temps le glyphosate, suspecté par l'OMS, a été réhabilité par l'EFSA (agence européenne). De leur côté certaines collectivités, pour mériter les bons points écologiques, ont pris les devants, et, renonçant au désherbant, laissent pousser les mauvaises herbes sur les trottoirs. Hubert Buchou qui vient de décéder avait écrit à propos de l'agriculture un livre titré "La ronce ou le grain". La ronce pourrait, aussi, envahir la ville car on n'y voit guère de brigades armées de binettes et autres raclettes, s'affairer.
  • LA PELOUSE REFROIDIT, L'ARBRE PURIFIE
Tranquillisons-nous: certains urbanistes ont la solution: du béton, encore du béton, et plus de plantes vivantes en ville. L'UPJ (Union des Entreprises pour la Protection des Jardins et des Espaces Verts) qui défend, certes, ses intérêts craint ainsi "un risque de désertification des espaces urbains en faisant disparaître des espacec végétaux vulnérables aux bio-agresseurs:maladies et ravageurs." "Grande sera la tentation, ajoute-t-elle, de céder au nouveau concept des jardins minéraux". On oublie que jardins et espace végétaux en ville ont un impact positif évident, notamment pour un refroidissement naturel (évoqué par Jean-Marie Pelt). "Une zone recouverte de pelouse sera de 6 à 9° moins chaude que les zones bétonnées".Les végétaux véritables, par la photosynthèse, sont aussi d'excellents dépollueurs. Selon une étude britannique un doublement des quantités d'arbres permettrait d'absorber les particules polluantes et de sauver des vies humaines.
  • LE SYNTHETIQUE DE RETOUR?
"Aujourd'hui, les urbanistes et les jardiniers qui pensent la ville de demain se voient contraints d'abandonner les végétaux et de les remplacer par des jardins minéraux, à l'aspect gris et lunaire, ou des gazons synthétiques » déplore Jacques My, directeur général de l'UPJ. Les industriels trouvent que les échéances sont prématurées." L'UPJ s'étonne que la France, pays d'accueil de la COP 21, "soit capable de prendre des décisions si restrictives et hâtives d'autant que les alternatives naturelles aux produits phytosanitaires n'existent pas toujours." Et ajoute que ce qui est naturel n'est pas nécessairement bon pour l'environnement et la santé....La ronce a des épines.
GILBERT GARROUTY
Mercredi 25 Novembre 2015

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