Il n'ouvrira pas la plus belle ferme de France, mais la fermera en quelque sorte. Du moins, ce sont les perspectives en cette veille de levée de rideau du Salon International de l'Agriculture. Nicolas Sarkozy rompt ainsi avec la vieille tradition chiraquienne d'inaugurer le show agricole et alimentaire de la Porte de Versailles non seulement à son ouverture, mais au chant du coq en compagnie des agriculteurs accoutumés à se lever tôt. Le successeur a bien, la première année, tenté d'emboîter le pas du grand corrézien. Mais, cette année-là, ce ne fut pas vraiment la réussite, la presse n'ayant guère retenu que deux ou trois mots peu corrects dans la bouche d'un président de la République. La suivante non plus: les vivas l'accompagnant sonnaient trop faux pour être vrais. Alors cette année, s'il vient ce ne sera que le samedi, lorsque la paysannerie présente aura laissé son impétuosité primesautière dans les allées du Parc, ou dans les chaudes soirées d'après salon, écoulées plus souvent au cul des vaches qu'au Fouquet's. Le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, n'est pas vraiment content, et il considère que Nicolas Sarkozy a un problème avec le monde paysan. Le syndicaliste sera toutefois reçu mercredi au Palais à l'abri des bousculades et des paroles qui fusent trop vite. Peut-être au fond cela est-il plus constructif. Mitterrand n'aimait pas, lui non plus, l'odeur des vaches. Il n'en reste pas moins que le lien entre la terre de France et celui qui l'incarne est une fois de plus rompu. L'art de gouverner n'est-ce pas aussi le recours à l'image, à la parole, et la présence quand il le faut?..