Rien n'est plus désespérant pour un agriculteur que de voir une culture naissante et prometteuse ravagée par une quelconque calamité. Souvent celle-ci est le résultat de la colère des cieux. En cette rive gauche médocaine, dans la plaine humide de Parempuyre, l'ennemi vient à la fois du ciel et de la terre. Ce sont des nuées de corneilles qui s'abattent sur les semis de maïs, des ragondins qui pullulent, creusent des galeries le long des berges des joualles, et vont se nourrir du coeur sucré des tiges. Les lapins sont eux-aussi en nombre, et tout comme les chevreuils s'évertuent à brouter les pointes du jeune maïs, ou ce soja qu'ils adorent. Les quelques agriculteurs, des jeunes, qui tentent encore d'exercer leur métier à deux pas de la ville et des banlieues dortoir, disent ne plus savoir que faire pour protéger leurs cultures des nuisibles affamés. C'est ce qui les a conduit à lancer un cri d'alarme et à alerter la chambre d'agriculture de la Gironde. Celle-ci a, dans la foulée, organisé une réunion sur le terrain, à Parempuyre, en présence des diverses parties concernées, ainsi que de la presse . Dans le contexte actuel sous influence écologiste, sujet délicat s'il en est. Mais les chiffres d'une enquête réalisée par les services de l'assemblée consulaire, bien que reposant sur des estimations, en disent long: plus de 92 000€ de pertes sur grandes cultures, et 724 000€ en viticulture. Longs échanges sur ce qui se passe dans les campagnes avec la prolifération de chevreuils -dont le nombre ne peut plus être régulé par les chasseurs,- les ragondins que personne ne chasse et qui n'ont pas de prédateurs, le poids des réglementations, "l'incompréhension' des écologistes et de la société... Or, le revenu des producteurs agricoles déjà dégradé par la PAC et la crise, en prend un nouveau coup, et leur moral est en berne. Mais que faire?
Visite et interview dans notre vidéo
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Ennemis à plume et à poils
Dans les champs de Pierre Graziolli à Parempuyre (Gironde).