Périgord-Tabac entend maintenir la culture au pays

Rassemblés au centre des congrès de Boulazac pour leur assemblée générale ordinaire, les adhérents de la coopérative Périgord-Tabac ont fait le point sur la campagne 2010-2011 et ont essayé de se projeter dans l’avenir. Didier THER, directeur de la coopérative, a présenté le bilan de la campagne et rappelé les efforts notables de la coopérative pour maintenir la production de tabac sur le territoire de la coopérative qui couvre le Saintonge, l’Auvergne, le Limousin et le Périgord. En effet, devant l’absence de soutien des pouvoirs publics, la coopérative, après une longue réflexion, a décidé de soutenir le prix du tabac de la campagne 2010-2011. Ce soutien a eu un prix, celui d’un lourd déficit budgétaire, mais comme le souligne D.THER, « cette perte est une décision politique de la coopérative pour maintenir le revenu des producteurs, et si la coopérative n’est pas riche, elle n’est pas non plus en faillite ». Néanmoins, comme le précisera plus tard le Président Jacques BEAUDOIN, cette politique de soutien du prix du tabac ne pourra se poursuivre. Cependant grâce aux deux enveloppes attendues de 9 millions d’Euros pour les campagnes 2012 et 2013, ce financement, couplé au titre de l’amélioration de la qualité, devrait permettre aux producteurs d’attendre la nouvelle PAC qui doit se mettre en place progressivement dès 2014.

Un avenir pour la production de tabac, mais pas de miracles - Plusieurs interventions dont celle de Jacques AUZOU, maire de Boulazac et conseiller général, ont été fortement applaudies. Il a rappelé que depuis longtemps, il soutenait « le produire et consommer français » et de rappeler que pour le tabac « la production française ne représente que 30% de la consommation ». Il lui semblerait donc normal de « soutenir cette production historique, ainsi que les hommes et les femmes qui en vivent». Enfin, Jacques BEAUDOIN, rappelle que la baisse de 25% du nombre d’agriculteurs obligent ceux qui restent à se moderniser et que le maintien de la tabaculture passera nécessairement par une augmentation des surfaces individuelles, notamment pour assurer l’approvisionnement de l’usine de transformation de Sarlat, indispensable maillon de l’organisation tabacole française. Après des restructurations nécessaires, « il faut se battre, certes dans un contexte difficile, mais le tabac garde sa place» conclura le Président BEAUDOIN. Ensuite François SEEGERS, a présenté les résultats d’une enquête menée sur les DPU (droits à paiement unique) de 266 exploitations du sarladais et évoqua les principales étapes de la nouvelle PAC 2014-2019, en rappelant les grands axes et l’abandon progressif des DPU actuels.
Comme l’a évoqué l’un des intervenants, dans une situation de crise comme celle que vit la tabaculture française, « ne faudrait-il pas que les hautes sphères s’inspirent de la réelle solidarité que savent engager les gens modestes ?».Gageons que cette solidarité permettra à l’ensemble de la filière tabacole de survivre et à l’agriculture en général, de perdurer encore longtemps et de faire vivre nos campagnes françaises.
R.D.

Notre photo : de g. à d. D.THER, directeur, J.BEAUDOIN, président et à l’extrême droite F.FOURNIER, conseiller général