Lettre d'Athènes: la Grèce durement secouée par deux semaines d'émeutes


La journée du dimanche 14 décembre a été relativement calme en Grèce, mais un grand rassemblement était prévu pour le lendemain lundi en début après-midi devant le siège de la police. La situation demeure donc très tendue. Notre correspondante permanente à Athènes ,Maria Panoussi, fait le point sur ces évènements qui sont les plus sérieux que la Grèce ait connu depuis une trentaine d'années


Lettre d'Athènes: la Grèce  durement secouée par deux semaines d'émeutes
ATHENES, lundi 15 décembre- Ce qu'il faut bien qualifier d'émeutes a commencé en Grèce le samedi 6 décembre lorsque un adolescent de 15 ans, Alexandros Grigoropoulos, a été, selon les versions données par les manifestants, tué par un garde spécial de la police dans le quartier d'Exarcheia, à Athènes. Selon la police, Alexandros et ses amis auraient attaqué les policiers. Les manifestants affirment que la police aurait répondu en tirant sur les jeunes. Toutefois aucune preuve démontrant que ceci est exact n'a été trouvée.
Peu après la mort du jeune homme une foule furieuse -informée par les messages sms et à travers l'Internet- s'est rendue à Exarcheia. Elle s'est confrontée aux forces de l'ordre en criant "assassins en uniforme" et à commencé à brûler des magasins locaux. Les jours suivants, à Athènes et dans d'autres grandes villes, plusieurs démonstrations prenant la tournure d'émeutes se sont répandues. Des centaines de jeunes, élèves, étudiants, mais aussi des anarchistes se sont attaqués aux policiers en jetant des "bombes Molotov", et ils ont brisé des vitres, brûlé des véhicules, des immeubles, des magasins. Ils s'en sont pris également aux sociétés multinationales, aux banques, aux églises provoquant de sérieux dommages dans plusieurs villes.

Démissions refusées

Lettre d'Athènes: la Grèce  durement secouée par deux semaines d'émeutes
Le gouvernement tentant d'apaiser la situation avait rendu la présence de la police très discrète, mais celle-ci a répondu avec les gaz l acrymogènes, et dans plusieurs cas, des policiers furieux se sont mis à battre des jeunes adolescents, dont certains n'avaient pas plus de 15 ans, alors qu'ils participaient à des marches pacifiques. Ainsi, selon le journal Kathimerini, "la situation décrite est la pire que la Grèce ait connu depuis la restauration de la démocratie en 1974. Le meurtre d'Alexandros et les évènements violents qui ont suivi risquent d'accroître pendant longtemps le conflit entre la police grecque et des groupes d'extrême gauche. Le gouvernement conservateur, déjà luttant pour rester au pouvoir suite au scandale récent d'échange des terres, a tenté de calmer les émeutiers en arrêtant les deux officiers suspectés. Mais aucun des deux ne s'est excusé envers la société grecque, et ils ont même déclaré que leurs actes étaient justifiés. Le ministre de l'Intérieur Prokopis Pavlopoulos, ainsi que son vice-ministre, ont présenté leur démission, mais celle-ci n'a pas été acceptée par le Premier ministre, Konstantinos Karamanlis.

Des raisons profondes

Alors que les évènements ont été déclenchés par la mort de l'adolescent, la réaction des jeunes a certainement des raisons profondes . Chez les jeunes générations, il existe en Grèce un sentiment de frustration intense dû aux problèmes économiques du pays, à la progression du taux de chômage chez les jeunes, et à la perception des difficultés générales, voire à ce qu'ils considèrent comme "la corruption "des institutions de l'Etat grec. Un sentiment de mécontentement et de colère règne parmi la population . Un enfant innocent a été tué sans raison. On y voit un signe de l'arrogance de la police et un acte dangereux pour la démocratie. Les Grecs sont apeurés et bouleversés, et en colère tant envers la police et le gouvernement , qu'envers les anarchistes qui détruisent peu à peu le pays. Ces évènements ne sont pas bons pour le pays et son avenir, et , après cela, sans doute les choses devront-elles changer. Malheureusement la situation est encore loin de se calmer. Les marches et les confrontations avec la police continuent, et les citoyens se demandent comment cette histoire va bien pouvoir se terminer.
Lundi 15 Décembre 2008

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