La modélisation en question
Neige près de Bordeaux (ph Paysud)
Les températures flirtent avec les moins dix degrés au-dessous de zéro dans le sud-ouest. Marseille est sous la neige. On est donc loin d'un hiver doux qu'aurait pu assurer le réchauffement de la planète.Une fois de plus, on constate la variabilité du climat, et les limites de la modélisation. Une modélisation qu'un climatologue en marge des instances officielles, malheureusement décédé l'été dernier, Marcel Leroux, mettait en doute en soulignant que les modèles ne font que prendre en compte ce qu'on leur met dedans, qu'ils sont l'apanage des informaticiens et non des climatologues physiciens, et qu'ils ne peuvent prendre en compte l'ensemble des éléments qui font le temps. Ils n'avaient pas prévu, disait-il, la tempête de 1999, ni les inondations de Vaison-la-Romaine. De plus, si une augmentation de la température moyenne de quelques degrés en un siècle peut poser problèmes en certaines régions du globe, dans d'autres elle peut être une chance en réduisant les dépenses de chauffage, ou en favorisant les cultures. L'homme se donne peut-être aussi beaucoup d'importance en considérant qu'il est responsable de la variation du temps. Qu'est-ce que cette poussière sur la planète et dans l'univers? N'existe-t-il pas des forces bien supérieures susceptibles de tout balayer?
2008 s'était déjà rafraîchie
Pour avoir suivi de près les travaux de climatologues sur la modification du temps, en particulier dans leurs tentatives de réduction des chutes de grêle, nous pouvons dire qu'il y a loin entre désir et réalité. C'est bien là où le bât blesse: à une époque où l'on voudrait pouvoir tout contrôler, il s'avère que l'on ne peut rien faire contre le temps. Un regard sur le passé nous montre également que la France n'a pas connu un climat aussi tempéré qu'on le dit. A ce sujet on ne saurait trop conseiller de lire le livre de Roger Dubrion (Editions Féret à Bordeaux). Ce docteur en bio-géographie qui a effectué un fort utile travail de recherche, nous montre que, de l'hiver 1708-1709 à l'été de 1950, on a connu des grands froids et des canicules aussi importantes que celles des dernières années. Cela dit, l'industrialisation et la pollution semblent bien aggraver des évolutions qui ont peut-être d'autres causes profondes.
Mais que disent les observateurs et les prévisionnistes professionnels du temps? Le dernier rapport de Météo-France nous indique que l'année 2008 a seulement été de 0,4 degré plus chaude que la normale et "qu'elle serait au 20e rang des années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle." Mais, ajoute Météo-France, elle est aussi l'une des plus fraiches des 10 dernières années". De plus,la température moyenne annuelle "est plus proche de la normale dans le Sud-Ouest". De son côté, l'Organisation Mondiale de la Météo estime que l'année 2008 se classe au 10e rang des années les plus chaudes depuis 1850. Quant à la banquise de l'Arctique, elle enregistre son deuxième niveau le plus bas (sa réduction la plus forte) depuis 1979. Mais cette région n'a-t-elle pas connu il y a quelques milliers d'années, le même phénomène? Ce n'est pas un hasard si une terre de ces latitudes est baptisée Groenland (Terre verte). Comme toujours nous avons tendance à raisonner en fonction du temps de vie qui nous est accordé. L'Univers voit bien plus loin.