La région Aquitaine va créer une agence de la nature et de la biodiversité

Alors que la "fête de la politique" affichera ses lassitudes, la "fête de la nature" entrera en scène, entre le 9 et le 13 mai. L'Aquitaine -qui organise aussi du 11 au 13 de ce mois "des journées nature"- a pris un peu d'avance sur ce thème avec la tenue ce vendredi d'une '"journée citoyenneté et biodiversité" qui était le prélude à la création d'une agence aquitaine de la biodiversité. Ce sera la seconde de France. Comme l'a dit Stéphanie Lux, directrice de Natureparif -l'Agence de la région Paris-ile-de-France -en ouvrant le colloque, il est un peu paradoxal que ce soit la région la plus urbanisée, et la plus peuplée -20% de la population française- qui ait été la première à se doter d'une telle agence. Mais en réalité c'est le besoin d'éduquer le citoyen de la ville à la connaissance de la nature qui s'est fait sentir.
En tout cas l'Aquitaine entend profiter de cette expérience pour mettre en place sa propre structure. Alain Rousset est venu en personne en préciser les contours. Après avoir noté que l'environnement n'a pas fait recette au cours de la campagne des présidentielles, il n'en pas moins rappelé l'engagement de la région Aquitaine dans la préservation de l'environnement. Pour ce qui est de la biodiversité, le président de la région Aquitaine, a estimé qu'il s'agit d'un thème "encore à défricher, et le point le plus compliqué à suivre et à évaluer". A ses yeux il peut s'agir d'un thème de recherche et de diffusion. "L'Aquitaine est prête à jouer un rôle de laboratoire" ajoutait-il. Alain Rousset a donc annoncé son soutien à la création d'une agence régionale de la biodiversité, mais en soulignant "qu'il ne pourra s'agir que de travail en réseau et que l'on ne va pas recruter d'autres personnes".

Marie-Agnès Dupouey, directrice de la Mission Biodiversité de la région Aquitaine, confirmait la phase de création de cette agence qui doit oeuvrer en partenariat avec Natureparif. L'objectif sera de faire valoir les bonnes pratiques " de donner du corps à la politique environnementale". L'Agence devra "fédérer, aider à la connaissance de la biodiversité, promouvoir les actions, organiser les échanges..." Elle sera constituée sous forme associative avec plusieurs collèges, dont ceux représentant le monde économique. L'Agence pourrait être mise en place dans un proche avenir.
Au long de cette journée de nombreux témoignages sont venu conforter la possibilité d'agir en faveur de la biodiversité. Pour ce qui est des interventions de la matinée, Hervé Cazenabe (association GRAIN) qui cite Victor Hugo ("La Nature lui parle et l'homme ne l'écoute pas") a souligné que cette question de la biodiversité est devenue "un objet de débat social". Laurent Trijoulet, directeur du Parc Naturel des Landes de Gascogne, a évoqué l'action effectuée dans ce cadre non sans rappeler que l'on y est en présence d'une forêt cultivée. Grégoire Loïs (Museum d'Histoire Naturelle) faisait notamment part de son expérience de "science participative" qui fait appel aux citoyens. Cela permet de mieux cerner le comportement des espèces face au changement climatique et aux pesticides. A noter que l'escargot "petit gris" résiste à l'urbanisation et profite de la destruction des limaces dans les jardins. Témoignage fort intéressant également, et en français, de la représentante de la ville de Berlin où est appliqué le CBS (Coefficient de Biotope par Surface)....
G.G.