Le rôle du "poumon" landais limité? (ph INRA Aquitaine)
Le boisement n'est peut-être pas la solution miracle permettant de purifier l'air en absorbant le dioxyde de carbone. En effet la capacité des arbres à compenser les émissions de CO2 est remise en question par une équipe internationale de chercheurs, associant des chercheurs de l’Inra (avec la participation de Teresa E. Gimeno - Post-doctorante - Unité mixte de recherches Interactions Sol Plante Atmosphère (UMR ISPA / Inra – Bordeaux Sciences Agro) qui a constaté que les arbres communs d’Australie ne sont pas en mesure de stocker autant de carbone que cela avait été imaginé jusqu’ici.
Publiés dans la revue Nature Climate Change le 6 mars 2017, les résultats révèlent que les forêts d'eucalyptus emblématiques de l'Australie -implantées sur des sols pauvres en phosphore- sont susceptibles d'avoir besoin d'éléments nutritifs complémentaires pour assurer leur croissance et profiter du dioxyde de carbone supplémentaire disponible dans l'atmosphère.
Il était admis jusqu'ici que l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère fertiliserait les arbres, favoriserait leur croissance et donc l’absorption du CO2 présent dans l'air. Mais ces éléments se fondent sur des modèles et des données provenant généralement de forêts de régions tempérées où les nutriments sont en quantité suffisante. Il apparaît cependant que l'absorption du CO2 est ralentie par des pénuries d'éléments nutritifs dans le sol.
« Les sols de la forêt des Landes sont connus pour être limités en phosphore, nutriment qui contribue à la croissance des arbres. Suivant les résultats de cette étude, nous sommes susceptibles d’observer un moindre impact de l’élévation du CO2 de l’atmosphère sur la croissance des arbres, du fait de cette limitation en nutriment.
Cependant, la plupart des surfaces boisées de la forêt des Landes sont composées de plantations de jeunes pins ou jeunes chênes, qui réagissent plus activement qu’une forêt ancienne d’eucalyptus, telle que considérée dans l’étude.
Pour résumer, la forêt des Landes est susceptible de présenter une réponse plus faible que prévu aux émissions de CO2 élevées en raison de la limitation des nutriments présents dans le sol (Phosphore). Mais on peut encore s'attendre à une sorte d'effet positif du CO2 élevé sur la croissance, mais probablement plus faible que prévu par la plupart des modèles dynamiques de végétation."
Publiés dans la revue Nature Climate Change le 6 mars 2017, les résultats révèlent que les forêts d'eucalyptus emblématiques de l'Australie -implantées sur des sols pauvres en phosphore- sont susceptibles d'avoir besoin d'éléments nutritifs complémentaires pour assurer leur croissance et profiter du dioxyde de carbone supplémentaire disponible dans l'atmosphère.
Il était admis jusqu'ici que l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère fertiliserait les arbres, favoriserait leur croissance et donc l’absorption du CO2 présent dans l'air. Mais ces éléments se fondent sur des modèles et des données provenant généralement de forêts de régions tempérées où les nutriments sont en quantité suffisante. Il apparaît cependant que l'absorption du CO2 est ralentie par des pénuries d'éléments nutritifs dans le sol.
"C'était la première fois, a déclaré le professeur David Ellsworth (Professor Hawkesbury Institute for the Environment, Western Sydney University) que les scientifiques avaient étudié une plantation à faible teneur en phosphore, commune dans l'hémisphère sud, en particulier en Australie. «Les implications sont potentiellement énormes parce que nos eucalyptus représentent un type de végétation à feuilles larges qui est assez commun sur la terre».
«Donc, si d'autres types de végétaux à feuilles larges, qui sont également sur des sols à faible teneur en phosphore - comme les forêts tropicales humides - réagissent de la même façon, cela signifie vraiment qu'une très grande masse terrestre ne va pas absorber beaucoup plus de CO2 qu'aujourd'hui, dans le futur"
ET LA FORÊT LANDAISE DANS TOUT CELA?Le massif forestier landais de pins maritimes est jusqu'ici considéré comme capable de tirer parti du dioxyde de carbone et donc de purifier l'air aquitain. L'étude remet-elle son rôle en question? La réponse de Terresa E. Gimeno:
« Les sols de la forêt des Landes sont connus pour être limités en phosphore, nutriment qui contribue à la croissance des arbres. Suivant les résultats de cette étude, nous sommes susceptibles d’observer un moindre impact de l’élévation du CO2 de l’atmosphère sur la croissance des arbres, du fait de cette limitation en nutriment.
Cependant, la plupart des surfaces boisées de la forêt des Landes sont composées de plantations de jeunes pins ou jeunes chênes, qui réagissent plus activement qu’une forêt ancienne d’eucalyptus, telle que considérée dans l’étude.
Pour résumer, la forêt des Landes est susceptible de présenter une réponse plus faible que prévu aux émissions de CO2 élevées en raison de la limitation des nutriments présents dans le sol (Phosphore). Mais on peut encore s'attendre à une sorte d'effet positif du CO2 élevé sur la croissance, mais probablement plus faible que prévu par la plupart des modèles dynamiques de végétation."
A propos de l'étude- Le collectif scientifique impliqué dans ces travaux réunit des chercheurs australiens (Hawkesbury Institute for the Environment, Western Sydney University), anglais (School of Environment, Earth and Ecosystem Science, The Open University), français (Unité mixte de recherche Interactions Sol Plante Atmosphère, Inra-Bordeaux Science Agro) et états-uniens (Department of Forest Resources, University of Minnesota) |