Ce n'est qu'un début, mais il faut bien dire que cette percée dans la forêt a quelque chose de triste et d'émouvant. L'économie des temps modernes a sans doute ses raisons que le coeur ignore. Les engins monstrueux s'affairent sur le territoire forestier de la commune de Clérac, au sud de la Charente-Maritime, arrachant, découpant les arbres, broyant les broussailles. Et ce n'est qu'un avant-goût de ce que l'on va voir lorsque l'on passera à la vitesse supérieure, c'est-à-dire aux opérations de terrassement qui seront confiées au concessionnaire. Les pauvres pins, les bruyères en fleurs n'ont qu'à s'incliner et mourir devant cette raison venue d'en haut. Et de plus, la saignée n'est pas mince:quelque 100 mètres de largeur sur toute la longueur du passage de la ligne. Heureusement, il n'y a pas de la forêt partout. Mais ailleurs, ce sera des près, de la vigne, des maisons. Ici, dans ces pays sud-charentais voisins de la calme Gironde, on ne peut s'empêcher de songer à cette mobilisation, plus au sud, des opposants , et à l'impact prévisible de ce branlebas dans l'écrin de leur pays. Dans ce secteur charentais, moins d'impétuosité, mais il ne semble pas pour autant que cette percée soit vue d'un oeil trés enthousiaste.Guy Pasquet, le maire de Clérac, et président du collectif local, ne cache pas ses réserves, même devant les représentants de RFF(Réseau Ferré de France). S'il considère qu'il est maintenant trop tard pour arrêter le train, il 'n'entend pas pour autant que ses administrés se contentent de les regarder passer.
200 PROPRIETAIRES CONCERNES
La pression est forte sur les élus et le gouvernement pour obtenir des retombées économiques, et pour veiller à ce que les propriétaires ne soient pas lésés. Plus de 200 sont concernés, et lorsque une maison est trop proche du futur TGV, il estime "qu'il ne suffit pas de financer un double vitrage". Le maire de Clérac voudrait que les entreprises locales soient davantage sollicitées, mais aussi qu'une redevance revienne à la commune." Pourquoi pas un prélèvement sur les billets qui seront vendus aux millions de voyageurs?" interroge-t-il. De son côté Georges Boyer, responsable de l'Association Syndicale, évoque, d'un côté, la relative satisfaction des propriétaires, de l'autre le mécontentement de certains. Une description que ne conteste pas le chargé de mission auprès de Dominique Bussereau, René Peter. Inévitablement l'arrivée de la ligne bouleverse les esprits en même temps que le foncier qui doit faire l'objet d'opérations de réaménagement compensatoire sous l'égide du département.
200 PROPRIETAIRES CONCERNES
La pression est forte sur les élus et le gouvernement pour obtenir des retombées économiques, et pour veiller à ce que les propriétaires ne soient pas lésés. Plus de 200 sont concernés, et lorsque une maison est trop proche du futur TGV, il estime "qu'il ne suffit pas de financer un double vitrage". Le maire de Clérac voudrait que les entreprises locales soient davantage sollicitées, mais aussi qu'une redevance revienne à la commune." Pourquoi pas un prélèvement sur les billets qui seront vendus aux millions de voyageurs?" interroge-t-il. De son côté Georges Boyer, responsable de l'Association Syndicale, évoque, d'un côté, la relative satisfaction des propriétaires, de l'autre le mécontentement de certains. Une description que ne conteste pas le chargé de mission auprès de Dominique Bussereau, René Peter. Inévitablement l'arrivée de la ligne bouleverse les esprits en même temps que le foncier qui doit faire l'objet d'opérations de réaménagement compensatoire sous l'égide du département.
Des retombées économiques?
On en est pas encore cependant au lancement des grands travaux d'infrastructure, mais aux préliminaires que sont le début des opérations de déboisement, lesquelles doivent être effectuées sur toute la longueur du tracé de cette LGV Sud Europe Atlantique. RFF invitait les journalistes à voir comment ces premières opérations -qui doivent dans ce début d'année, être terminées au 31 mars pour ne pas compromettre la nidification des oiseaux- se passent sur le terrain. On a pu ainsi constater le recours à des matériels très performants, mais aussi le respect scrupuleux des obligations imposées par la réglementation. Ainsi ce premier déclenchement des hostilités sur la forêt découle de la mise en oeuvre de l'opération d'archéologie préventive. Celle-ci, confiée à un établissement public spécialisée, l'INRAP, consiste à procéder à des sondages sur les quelque 300km du parcours. Cette phase est présentée comme une chance par RFF; "En étudiant les archives du sol l'archéologie préventive permet un développement économique raisonné qui évite la destruction aveugle des traces du passé". Les éventuelles découvertes peuvent donner l'occasion de diverses valorisations. Globalement, sur le terrain de l'impact économique du passage de la ligne, RFF invoque les retombées sur les entreprises locales." Les deux tiers de celles intervenant sur le déboisement sont implantées dans les régions concernées par le tracé (5 en Aquitaine, 10 en Poitou-Charentes, une en région Centre". 750 hectares doivent être déboisés, mais RFF doit replanter 1 200 hectares, ce qui représente 1 million de plants. Il est également prévu le développement en Charente d'une plate-forme bois énergie.
En tout cas on ne peut que se féliciter de la transparence affichée par RFF qui était notamment représenté au cours de cette visite de trois chantiers par Sébastien Joly (archéologie), Arnaud Thomas (foncier), Catherine Laroque (communication). (Voir notre reportage vidéo).
En tout cas on ne peut que se féliciter de la transparence affichée par RFF qui était notamment représenté au cours de cette visite de trois chantiers par Sébastien Joly (archéologie), Arnaud Thomas (foncier), Catherine Laroque (communication). (Voir notre reportage vidéo).