L'après Copenhague:A. Rousset suggère un "Robien des bois" pour encourager la forêt

De retour de Copenhague, le président du Conseil Régional d'Aquitaine Alain Rousset, s'est montré quelque peu désabusé devant les journalistes du Club de la Presse de Bordeaux. En premier lieu parce que le président des régions françaises avait été écarté -"sur intervention de l'Elysée", a-t-il affirmé -de la délégation officielle de la France. Alain Rousset s'est toutefois refusé à polémiquer sur ce thème. Il s'est montré plus amer à l'égard des journalistes, des médias-surtout nationaux- qui, à ses yeux, ne se font pas suffisamment l'écho du travail des régions et de leurs représentants sur le terrain. C'est, selon lui, ce qui explique que les Français ne connaissent pas mieux leurs élus régionaux.
Cela n'a pas empêché, a-t-il souligné que des régions forestières se retrouvent à Copenhague pour mettre l'accent sur le rôle que peuvent jouer les forêts dans l'absorption de ce carbone accélérateur de réchauffement climatique. Alain Rousset a également rencontré Jean Charest, Premier ministre du Québec, pays forestier s'il en est, ainsi qu'Hélène Pélosse, directrice de l'Institut International pour les Energies Renouvelables. A Copenhague ce sont les bases d'un réseau des régions forestières du monde qui ont été jetées. Les membres fondateurs en sont l'Aquitaine, le Land de Hesse (Allemagne), l'Emilie Romagne (Italie). Plusieurs régions françaises ont par ailleurs donné leur accord pour rejoindre l'association:Auvergne, Nord-Pas-de-Calais, Champagne-Ardenne, Lorraine, Franche-Comté, Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les représentants de ces régions doivent se retrouver à Bruxelles fin janvier pour définir un certain nombre d'actions, notamment un mécanisme fiscal et financier susceptible d'encourager les replantations. Alain Rousset lance l'idée "d'un Robien des bois" qui encouragerait les investissements forestiers.

Par ailleurs Alain Rousset affirme qu'à Copenhague, il a pu constater que le monde est encore fait d'une "juxtaposition d'Etats", "qu'il y a un mode de gouvernance des Etats qui ne marche plus". Toutefois, à ses yeux, "cela aura été un moment de réelle discussion politique à l'égard des modèles économiques", l'occasoin de constater "que le modèle capitaliste pur et dur crée des injustices et des inégalités".
Revenant au contexte franco-français, et à la réforme territoriale, le président de l'Aquitaine a estimé que "l'Etat veut tout commander sans avoir l'argent", "qu'il veut embrouiller les pistes", et amorcer un retour à 30 ans en arrière. Et de lancer "ce gouvernement est totalement politisé. Son problème n'est pas la France, mais son pouvoir en France". Alain Rousset considère que les régions "vont être tuées par cette réforme "alors que ce sont elles qui portent en grande partie l'espoir et la mise en pratique". Selon lui le débat politique doit donc être de caractère régional et non national. Il estime, concernant les prochaines élections, "que les alliances se feront". Néanmoins en ce qui concerne l'écologie en Aquitaine, il s'étonne "que l'on soit opposé sur la partie de LGV en Aquitaine et favorable sur le tracé Tours-Bordeaux. Il ajoute qu'en Midi-Pyrénées les Verts acceptent la LGV... Et de préciser que pour sa part il est favorable "à un développement responsable,à une mobilité durable". Si le TGV va jusqu'au bout, tous les Aquitains en bénéficieront".Pas question pour Alain Rousset "de mettre l'Aquitaine sous cloche."
GILBERT GARROUTY

L'Aquitaine, l'Emilie Romagne, et le land de Hessen ont adopté une déclaration commune à propos des forêts. On en trouvera la teneur en cliquant sur le cliché ci-joint.