Une équipe sur la ligne de départ pour une "course "de 18 mois. Plus que 18 mois en effet avant les prochaines élections présidentielles! Le monde politique qui vient de s'observer pendant six mois, suite à l' annonce prématurée de remaniement par le Président, va continuer de plus belle pendant un an et demi, cette fois avec l'Elysée en point de mire. Peut-être les défauts d'un régime présidentiel axé sur un mandat de 5 ans vont-ils enfin apparaître en même temps que le caractère de concurrents plus soucieux de manipulation de l'opinion et de carriérisme que de débat sur les problèmes réels auxquels est confronté le pays. Voici donc un gouvernement Fillon 2, dont les deux principales nouveautés sont la fermeture des ouvertures, et l'entrée d'Alain Juppé au ministère de la Défense et des Anciens Combattants. Lors du débat à France3, le maire de Bordeaux semblait pourtant croire à un ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Mais peut-être ce poste l'eut-il trop mis en phase avec l'action de ce gouvernement, et aggravé le risque d'affrontements "de mâles dominants dans la même pièce" pour reprendre la drôle d'histoire racontée à la télévision par Dominique de Villepin actuellement très en forme. Autre élément significatif, Jean-Louis Borloo s'en va, et ce n'est pas dans le monde économique et agricole où l'on croûle sous les contraintes du Grenelle de l' environnement, qu'on le pleurera. Bruno Le Maire reste lui, à l'agriculture, avec l'aménagement du territoire en prime. Espérons que nos villages seront moins oubliés. Mais la grande question est de savoir à quoi va servir ce remaniement de façade pour la France et les Français. Or, il serait temps que la rancoeur venue des retraites soit chassée par plus de joie et d'optimisme. Cela ne peut venir que de moins de chômage, de moins de difficulté de logement et de plus de salaires. Mais que peut-on encore attendre de la politique dans un pays qui n'est plus guère employeur -l'emploi est l'affaire des grandes compagnies- dans un pays qui ne bat plus monnaie, qui est soumis à Bruxelles, au G20, à l'OMC...?