Le Festival de cinéma, le deuxième du genre, qui va se dérouler du 14 au 16 janvier, en Gironde, et plus particulièrement au Jean Eustache de Pessac, connaîtra moins de paillettes et de mondanités que celui de Cannes, mais mettra sans doute davantage l'accent sur les urgences en matière de droits de l'homme, un thème qui mériterait bien autant de mobilisation que le dit réchauffement climatique. Car en cet hiver 2010, nombreux sont ceux qui connaissent les affres du froid et ceux de la déconsidération, y compris sur le territoire national. Après le succès de la 1ere édition girondine l'an passé, les associations attentives à la défense des droits de l'homme, en particulier le Secours Catholique en collaboration avec Amnesty International, CCFD, ATD Quart Monde, la Ligue des Droits de l'Homme, Médecins du Monde, la Pastorale des Migrants, l'Institut de Défense des étrangers, organisent un nouveau festival. Déclinaison régionale -comme dans quelques autres villes- du Festival qui s'est déroulé à Paris l'an passé, il se révèle surtout comme un moyen d'information et de sensibilisation à l'égard d'un des problèmes humains de notre époque les plus difficiles à résoudre; C'est ce que l'on a compris à l'écoute des responsables qui sont venus présenter l'initiative à la presse, Christian Jarry (Secours Catholique) et Patrick Lecoq (Ligue des Droits de l'Homme). Les cinq films dont on trouvera la liste ci-dessous s'inscrivent parfaitement dans ce thème de la défense des droits de l'homme, et ils seront suivis de débats et de témoignages. Parmi eux, l'invité d'honneur Wali Mohammadi, migrant afghan auteur d'un livre bouleversant "De Kaboul à Calais" qu'il dédicacera d'ailleurs jeudi 14 janvier au cinéma Jean Eustache.
Un vécu à Calais
En matière de témoignage on a écouté avec beaucoup d'attention celui apporté au cours de cette conférence par Emmanuelle Beaurain chargée de l'assistance aux étrangers par le Secours Catholique, laquelle passe deux jours par semaine au contact des migrants de Calais. Un vécu qui en dit long sur la nature du drame qui se joue sur le territoire français et aux portes de l'Angleterre .Ils sont là parce qu'ils ont dû fuir leur pays pour échapper aux dictatures, parfois aux lynchages, ou parce qu'ils sont à la recherche d'une vie meilleure. "Pour eux l'Angleterre, c'est le Pérou, l'Eldorado". Un pays dans lequel on a pas besoin de carte d'identité". Mais l'Angleterre "est dans l'Europe sans y être, elle prend ce qui l'intéresse et laisse le reste". Concrètement, elle fait obstacle à la liberté de circulation des personnes. La responsable du Secours Catholique a conté comment cette association , confrontée à la limite de ses possibilités d'aide (quatre douches pour 1500 personnes) avait fini par renoncer de façon à mettre l'Etat français face à ses responsabilités. Les installations du Secours Catholique seront par la suite réquisitionnées. Puis viendra le démantèlement de la "jungle" à la demande d'Eric Besson. Mais aujourd'hui selon Emmanuelle Beaurain rien n'est réglé. Les migrants sont de retour -autour de 400- plus dispersés, ou installés ailleurs, avec leur lot de difficultés d'existence. Selon elle "la situation est catastrophique". Au regard de ce qui se passe elle a même parfois confié "avoir honte d'être française".,
Les films et conférences
Jeudi 14 janvier-19h Cinéma Jean Eustache, Conférence de Me Christelle Jouteau, présidente du Festival, sur le thème "pour un monde sans frontière" en présence de Wal Mohammadi- 21h: projection de "No Comment" (France, migrations) de Nathalie Loubeyre, suivie d'un débat.
Vendredi 15 janvier:18h: "State of Fear (Pérou, lutte anti-terrorisme)-21h: "The Greatest Silences" (Congo, viol comme arme de guerre) deux films suivis d'un débat.
Samedi 16 janvier:17h:"The Sari Soldiers" Népal, libertés individuelles) - 20h: "Le moment de Vérité" Ouganda et Congo, la Cour Pénale Internationale) , les deux films étant suivis de débat.
POINT DE VUE
Coïncidence de l'information, une Internaute du Lot-et Garonne, Isabelle, nous envoie par email la lettre d'une téléspectatrice -elle-aussi au contact de migrants- adressée à une chaîne de télévision après la diffusion d'un reportage sur les sans papiers. Vu par l' autre bout de la "lorgnette". Selon elle,"Ils sont venus ici en connaissance de cause ," et bénéficient souvent des avantages sociaux français."Je peux vous dire, lit-on notamment dans cette lettre, " qu’au rythme des entrées illégales actuelles, notre système social ne survivra pas longtemps : vous feriez bien d’y réfléchir et d’en informer les Français : ça serait de l’Information."
Vendredi 15 janvier:18h: "State of Fear (Pérou, lutte anti-terrorisme)-21h: "The Greatest Silences" (Congo, viol comme arme de guerre) deux films suivis d'un débat.
Samedi 16 janvier:17h:"The Sari Soldiers" Népal, libertés individuelles) - 20h: "Le moment de Vérité" Ouganda et Congo, la Cour Pénale Internationale) , les deux films étant suivis de débat.
POINT DE VUE
Coïncidence de l'information, une Internaute du Lot-et Garonne, Isabelle, nous envoie par email la lettre d'une téléspectatrice -elle-aussi au contact de migrants- adressée à une chaîne de télévision après la diffusion d'un reportage sur les sans papiers. Vu par l' autre bout de la "lorgnette". Selon elle,"Ils sont venus ici en connaissance de cause ," et bénéficient souvent des avantages sociaux français."Je peux vous dire, lit-on notamment dans cette lettre, " qu’au rythme des entrées illégales actuelles, notre système social ne survivra pas longtemps : vous feriez bien d’y réfléchir et d’en informer les Français : ça serait de l’Information."