Ph Paysud
Faut-il introduire les OGM en viticulture? C'est en quelque sorte la question que pose au public (sur Internet) le ministère de l'Alimentation et de l'Agriculture en ouvrant une consultation du public jusqu'au 30 avril, suite à la demande de l'INRA de Colmar de poursuivre des essais sur porte-greffes en plein-champ entamés il y a cinq ans. Rappelons, pour les non initiés, que les cépages de qualité utilisés dans la production de vin doivent être greffés sur de la vigne résistante au phyloxera. Ce dernier n'est pas cependant le seul parasite de la vigne. Celle-ci, entre autres aléas, est aussi victime du court-noué, une sorte de dégénérescence provoquée par un virus. Or il semble que la voie des transferts de gènes apporte une résistance. Les expérimentations ont permis de sélectionner trois lignées exhibant une résistance au court-noué. Dans sa demande l'INRA de Colmar explique que le nombre de pieds transgéniques déjà plantés depuis quatre ans s’élève à 70 et qu' il ne sera pas augmenté au cours de cet essai. Les pieds sont entourés d’une première bordure de plants de vignes non génétiquement modifiés, et d’une zone de jachère elle-même entourée d’une deuxième bordure de vignes non transgéniques, et que les porte-greffe ne seront jamais conduits à fleur. Compte tenu des précautions prises, le Haut Conseil des Biotechnologies donne son feu vert mais demande un rapport annuel pendant la durée de l'essai et pendant les 10 années qui suivront. En revanche le Comité Economique, Ethique, et Social du Haut Conseil des Biotechnologies, pour qui c'est le premier dossier de ce genre, exprime des réserves. On peut consulter tout le dossier sur le site du ministère de l'Agriculture.