"La fin du plastique, est-ce vraiment fantastique? En ce mois d’août, alors que nombre de Français sirotent leur boisson préférée sous le soleil, souvent avec une paille, ladite paille élargit sa visibilité et son actualité. Une grande enseigne de restauration rapide mondiale vient de reconnaître que son expérimentation outre-manche consistant à mettre fin aux pailles plastiques pour les remplacer par des pailles en papier n’est pas concluante, loin s’en faut. Les pailles en papier, trop épaisses, ne sont en effet pas recyclables, contrairement aux pailles plastique; elles terminent donc incinérées, avec la majeure partie des autres déchets non recyclables.
Si le secteur de la distribution, qui regroupe des fabricants de matériel, des fabricants de produits alimentaires et des gestionnaires, exploitants de distributeurs automatiques, semble, à ce stade, disposer d’un délai supplémentaire, fixé en juillet 2021,pour mettre en place cette suppression, ce délai, et le fait d’assimiler le gobelet du distributeur automatique au gobelet de pic-nic que tout un chacun peut acheter en supermarché,est une erreur qui pourrait condamner la profession.En effet, le gobelet du distributeur, né avec la machine et le métier dans les années 1950, n’est précisément pas né avec eux par hasard. Il est étroitement lié au métier, à ses spécificités, à la nécessité de délivrer une prestation mécanisée. Ce n’est, du reste, pas un hasard si, contrairement à d’autres contenants, dans d’autres professions (contenants de repas dans le secteur de la restauration collective, par exemple), ce gobelet n’a jamais été substitué. A date, en effet, il n’existe pas, pour le métier de la distribution automatique, d’alternative réelle, crédible, mécanisable, stockable, et recyclable (!) dans les mêmes conditions que le gobelet plastique. Ce dernier est conçu techniquement pour être rigide, pour ne pas se déformer au stockage, pour «tomber» quand on donne l’ordre au distributeur de servir une boisson chaude. Concrètement, il serait impossible demain d’insérer un gobelet plastique classique, acheté en grandes surfaces, dans un distributeur: ce dernier tomberait de suite en panne. C’est précisément la raison pour laquelle ils ne sont pas substituables, pas plus dans la loi que dans les faits. En l’assimilant au gobelet «domestique», le législateur commet donc une série d’erreurs. La première est de considérer qu’il serait facile, pour les gestionnaires, de le substituer. C’est une erreur grave, car elle a potentiellement des impacts économiques conséquents, pour les entreprises comme pour les Français. Là où le gobelet plastique coûte 1c d’euro à l’achat, les «alternatives» évoquées coûtent 3 à 5 fois plus cher, et ne sont pas, à date, considérées comme permettant le fonctionnement du distributeur automatique. Deux conséquences donc: comment les exploitants vont-ils pouvoir préserver leur chiffre d’affaire, qui se calcule en centimes d’euros? Comment vont-ils pouvoir poursuivre leur activité?
Pierre Albrieux, président de NAVSA, la Fédération de la Distribution automatique
Si le secteur de la distribution, qui regroupe des fabricants de matériel, des fabricants de produits alimentaires et des gestionnaires, exploitants de distributeurs automatiques, semble, à ce stade, disposer d’un délai supplémentaire, fixé en juillet 2021,pour mettre en place cette suppression, ce délai, et le fait d’assimiler le gobelet du distributeur automatique au gobelet de pic-nic que tout un chacun peut acheter en supermarché,est une erreur qui pourrait condamner la profession.En effet, le gobelet du distributeur, né avec la machine et le métier dans les années 1950, n’est précisément pas né avec eux par hasard. Il est étroitement lié au métier, à ses spécificités, à la nécessité de délivrer une prestation mécanisée. Ce n’est, du reste, pas un hasard si, contrairement à d’autres contenants, dans d’autres professions (contenants de repas dans le secteur de la restauration collective, par exemple), ce gobelet n’a jamais été substitué. A date, en effet, il n’existe pas, pour le métier de la distribution automatique, d’alternative réelle, crédible, mécanisable, stockable, et recyclable (!) dans les mêmes conditions que le gobelet plastique. Ce dernier est conçu techniquement pour être rigide, pour ne pas se déformer au stockage, pour «tomber» quand on donne l’ordre au distributeur de servir une boisson chaude. Concrètement, il serait impossible demain d’insérer un gobelet plastique classique, acheté en grandes surfaces, dans un distributeur: ce dernier tomberait de suite en panne. C’est précisément la raison pour laquelle ils ne sont pas substituables, pas plus dans la loi que dans les faits. En l’assimilant au gobelet «domestique», le législateur commet donc une série d’erreurs. La première est de considérer qu’il serait facile, pour les gestionnaires, de le substituer. C’est une erreur grave, car elle a potentiellement des impacts économiques conséquents, pour les entreprises comme pour les Français. Là où le gobelet plastique coûte 1c d’euro à l’achat, les «alternatives» évoquées coûtent 3 à 5 fois plus cher, et ne sont pas, à date, considérées comme permettant le fonctionnement du distributeur automatique. Deux conséquences donc: comment les exploitants vont-ils pouvoir préserver leur chiffre d’affaire, qui se calcule en centimes d’euros? Comment vont-ils pouvoir poursuivre leur activité?
- 150 000 emplois non délocalisables
- Personne ne sait recycler le carton...
Pierre Albrieux, président de NAVSA, la Fédération de la Distribution automatique