Communiqué de Emmanuel Maurel et Younous Omarjee (députés européens) :
"Le parlement européen s’est exprimé ce jeudi 14 mars sur les négociations en cours entre la Commission européenne et les États-Unis pour un accord commercial. Nous avions déjà voté contre le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI). Nous avons de nouveau voté contre cette nouvelle version du TAFTA. Nous refusons cet accord, même limité à certains secteurs, et nous félicitons donc du rejet de la résolution (par 223 voix contre, 198 pour et 37 abstentions).
Le Parlement s’est exprimé dans un amendement en faveur du rejet des négociations mais s’est empressé d’ajouter multitudes de champs à inclure ou exclure des négociations. Un peu de cohérence ! soit on est pour les négociations et on fixe un cadre soit on est contre !
En effet, il est incohérent de se positionner :
• pour que l’Accord de Paris (COP21) soit une condition sine qua non à la signature d’accords commerciaux mais de faire une exception pour un des plus grand pollueur au monde. Le Parlement disait dans son texte : « l’Union devait faire de la ratification et de la mise en œuvre de l’accord de Paris une condition préalable à la conclusion de futurs accords commerciaux » mais s’empresse d’ajouter « souligne toutefois que les recommandations font référence à un accord de libre-échange limité et non à un accord global ; estime, par conséquent, que ces accords devraient constituer une exception dictée par des circonstances particulières ».
• contre les négociations en cours mais pour des négociations qui servent l’intérêt de quelques uns : « estime que les négociations sur un accord de commerce avec les États-Unis dans les conditions susmentionnées ne reflète pas les principes généraux des accords commerciaux de l’Union; estime toutefois que, compte tenu des circonstances exceptionnelles, des négociations sur un accord de portée limitée avec les États-Unis, assorti de lignes rouges, peut éventuellement être dans l’intérêt des citoyens et des entreprises de l’Union ».
• de poser comme ligne rouge une « analyse d’impact de l’accord proposé, y compris de ses retombées potentielles sur les émissions de CO2 » et donc de faire fi une fois de plus aux engagements européens sur l’Accord de Paris.
• de ne poser aucune limitation à l’harmonisation des normes européennes et américaines
L’enjeu de cet accord, nous le connaissons depuis le début. Les États-Unis veulent étendre la négociation aux biens agricoles. L’UE se tient prête à céder n’importe quoi du moment qu’elle obtient la garantie de pouvoir exporter les voitures allemandes. Nos normes sociales, environnementales et industrielles ne sont pas négociables. A l’heure où les peuples s’apprêtent à marcher pour le climat le 16 mars, l’Accord de Paris ne doit souffrir aucun arrangement. Ce vote doit servir de mise en demeure à la Commission européenne ; les peuples refusent tout arrangement sur le dos de la planète et de leurs États providence !"
NDLR:La rubrique "tribune" est ouverte aux divers points de vue, sous réserve d'acceptation et de concision
"Le parlement européen s’est exprimé ce jeudi 14 mars sur les négociations en cours entre la Commission européenne et les États-Unis pour un accord commercial. Nous avions déjà voté contre le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI). Nous avons de nouveau voté contre cette nouvelle version du TAFTA. Nous refusons cet accord, même limité à certains secteurs, et nous félicitons donc du rejet de la résolution (par 223 voix contre, 198 pour et 37 abstentions).
Le Parlement s’est exprimé dans un amendement en faveur du rejet des négociations mais s’est empressé d’ajouter multitudes de champs à inclure ou exclure des négociations. Un peu de cohérence ! soit on est pour les négociations et on fixe un cadre soit on est contre !
En effet, il est incohérent de se positionner :
• pour que l’Accord de Paris (COP21) soit une condition sine qua non à la signature d’accords commerciaux mais de faire une exception pour un des plus grand pollueur au monde. Le Parlement disait dans son texte : « l’Union devait faire de la ratification et de la mise en œuvre de l’accord de Paris une condition préalable à la conclusion de futurs accords commerciaux » mais s’empresse d’ajouter « souligne toutefois que les recommandations font référence à un accord de libre-échange limité et non à un accord global ; estime, par conséquent, que ces accords devraient constituer une exception dictée par des circonstances particulières ».
• contre les négociations en cours mais pour des négociations qui servent l’intérêt de quelques uns : « estime que les négociations sur un accord de commerce avec les États-Unis dans les conditions susmentionnées ne reflète pas les principes généraux des accords commerciaux de l’Union; estime toutefois que, compte tenu des circonstances exceptionnelles, des négociations sur un accord de portée limitée avec les États-Unis, assorti de lignes rouges, peut éventuellement être dans l’intérêt des citoyens et des entreprises de l’Union ».
• de poser comme ligne rouge une « analyse d’impact de l’accord proposé, y compris de ses retombées potentielles sur les émissions de CO2 » et donc de faire fi une fois de plus aux engagements européens sur l’Accord de Paris.
• de ne poser aucune limitation à l’harmonisation des normes européennes et américaines
L’enjeu de cet accord, nous le connaissons depuis le début. Les États-Unis veulent étendre la négociation aux biens agricoles. L’UE se tient prête à céder n’importe quoi du moment qu’elle obtient la garantie de pouvoir exporter les voitures allemandes. Nos normes sociales, environnementales et industrielles ne sont pas négociables. A l’heure où les peuples s’apprêtent à marcher pour le climat le 16 mars, l’Accord de Paris ne doit souffrir aucun arrangement. Ce vote doit servir de mise en demeure à la Commission européenne ; les peuples refusent tout arrangement sur le dos de la planète et de leurs États providence !"
NDLR:La rubrique "tribune" est ouverte aux divers points de vue, sous réserve d'acceptation et de concision