Peut-être le scrutin de dimanche va-t-il, en révélant le réveil de l'électeur, placer en porte à faux notre analyse -et ce sera d'ailleurs une excellente chose- mais il est à craindre qu'il n'en soit rien. Ce premier tour des élections régionales avec 53% d'abstention, aurait dû être un électro-choc dans le monde politico-médiatique. Or cette grève du bulletin, trop importante pour ne pas cacher quelque chose, n'a pas semblé préoccuper outre mesure aussi bien du côté des pouvoirs publics, que des élus en place, et de ceux qui cherchent la place. Prises de positions et jeux politiques se sont engagés et se sont poursuivis presque comme d'habitude. Or, nous sommes pourtant en face d'une situation qui devrait mobiliser politiques, politologues, et autres spécialistes de l'exercice de la démocratie. La règle de celle-ci n'est-elle pas l'exercice du pouvoir à partir d'un mandat accordé par la majorité des citoyens? Or, tous partis réunis, ceux qui se sont exprimés sont globalement minoritaires. Il faut souhaiter que le second tour modifie cette situation et rende la totalité des suffrages exprimés majoritaires. Si ce n'était pas le cas, la barre des régions serait alors confiée à... des "majorités" très minoritaires, et cela conduit à se demander si une telle situation est acceptable. Dans une association, une société, les délibérations sont impossibles si le quorum n'est pas atteint.
Un retour espéré et convoité
Mais pourquoi donc l'électeur a-t-il autre chose à faire le jour des élections? Le premier point est que l'opération n'est pas très attractive: en ville, il faut d'abord trouver son bureau de vote, montrer patte blanche, comparaître devant une espèce de tribunal... A la campagne, où tout le monde se connait, on vous observe, vous radioscope, jusqu'à essayer de savoir pour qui vous votez! Ne faudrait-il pas inventer le vote par Internet? Serait-ce plus risqué que d'y faire sa déclaration de revenu? Le clic aurait sans doute plus de succès que le bulletin dans l'urne.
Mais il y a sans doute une autre raison principale:c'est que, malgré les nombreuses formations en lice, beaucoup ne se retrouvent pas dans des professions de foi plus politisées que chargées des problèmes du quotidien. Le rôle des régions reste lui-aussi relativement méconnu, et la polémique en cours à propos de la réforme territoriale avec les fortes critiques du pouvoir national en place à l'égard des régions -désignées comme le bouc émissaire de la dépense publique- peut avoir incité ceux "qui n'y connaissent pas grand chose" à demeurer chez eux. La majorité sarkozienne paye ainsi durement le lancement d'une réforme inspirée du rapport de celui qui fut conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali.
Il faut dire aussi que le gouvernement n'a guère sensibilisé le public sur l'enjeu de ces élections. Du coup les grands medias n'ont pas fait de zèle sur le sujet. On aura donc guère parlé des vrais dossiers des régions et des sujets de préoccupation de leurs habitants. Bien peu aussi des conséquences de cette réforme territoriale amorcée. On aimerait bien, par exemple être informé de ce qui se passerait à ce sujet si la gauche remportait les prochaines présidentielles...Mais cela est encore loin. La question reste donc de savoir si les gagnants de dimanche seront vraiment majoritaires. Si ce n'est pas le cas, beaucoup de questions devraient se poser.
DEBAT A Tv7-La question des abstentionnistes a largement occupé le débat entre Alain Rousset, Xavier Darcos et Jean Lassalle qui vient de se dérouler sur la télévision locale de Bordeaux, Tv7. Jean Lasalle n'a pas caché son espoir d'être le bénéficiaire d'un éventuel retour des électeurs, comme d'un reflux de ceux qui n'apprécient pas l'accord électoral entre le PS et Europe Ecologie. Mais c'est aussi l'attente de Xavier Darcos, tandis qu'Alain Rousset table, lui, sur un raz-de-marée. Un certain suspense toute de même en Aquitaine...
Mais il y a sans doute une autre raison principale:c'est que, malgré les nombreuses formations en lice, beaucoup ne se retrouvent pas dans des professions de foi plus politisées que chargées des problèmes du quotidien. Le rôle des régions reste lui-aussi relativement méconnu, et la polémique en cours à propos de la réforme territoriale avec les fortes critiques du pouvoir national en place à l'égard des régions -désignées comme le bouc émissaire de la dépense publique- peut avoir incité ceux "qui n'y connaissent pas grand chose" à demeurer chez eux. La majorité sarkozienne paye ainsi durement le lancement d'une réforme inspirée du rapport de celui qui fut conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali.
Il faut dire aussi que le gouvernement n'a guère sensibilisé le public sur l'enjeu de ces élections. Du coup les grands medias n'ont pas fait de zèle sur le sujet. On aura donc guère parlé des vrais dossiers des régions et des sujets de préoccupation de leurs habitants. Bien peu aussi des conséquences de cette réforme territoriale amorcée. On aimerait bien, par exemple être informé de ce qui se passerait à ce sujet si la gauche remportait les prochaines présidentielles...Mais cela est encore loin. La question reste donc de savoir si les gagnants de dimanche seront vraiment majoritaires. Si ce n'est pas le cas, beaucoup de questions devraient se poser.
DEBAT A Tv7-La question des abstentionnistes a largement occupé le débat entre Alain Rousset, Xavier Darcos et Jean Lassalle qui vient de se dérouler sur la télévision locale de Bordeaux, Tv7. Jean Lasalle n'a pas caché son espoir d'être le bénéficiaire d'un éventuel retour des électeurs, comme d'un reflux de ceux qui n'apprécient pas l'accord électoral entre le PS et Europe Ecologie. Mais c'est aussi l'attente de Xavier Darcos, tandis qu'Alain Rousset table, lui, sur un raz-de-marée. Un certain suspense toute de même en Aquitaine...