Jean-François Bège et Anicet Le Pors au Club de la presse de Bordeaux (ph Paysud)
Ce témoignage d'un ex-communiste, celui d'Anicet Le Pors, vient sans doute au bon moment si on se place dans une perspective d'alternance politique susceptible de reconduire la gauche aux affaires, bien que le PC n'occupe plus en France la position qui était la sienne avant 1981. Les confidences que fait à Jean-François Bège ce Breton né à Paris qui fut proche des cadres du Parti, en particulier de Georges Marchais et de Charles Fiterman, dans ce livre qui vient de paraître aux Editions Le Télégramme, apporteront notamment un éclairage historique, mais aussi une utile indications aux stratèges. En particulier sur les rapports- on peut dire de force- entre le grand gagnant d'une élection et ceux qui n'ont connu qu'un faible soutien des urnes. Anicet Le Pors était en effet de ces quatre ministres communistes qui purent entrer au gouvernement en 1981. L'ancien ministre des PTT raconte comment avec ces quatre portefeuilles gagnés sous la pression, le PC n'obtenait pas les 5,6 "équivalents ministre" que lui accordait l'arithmétique électorale. Deux ans plus tard, le tournant libéral de la politique de François Mitterrand entraînera le départ des ministres communistes, et donc le sien. Pour sa part Anicet Le Pors est amené aussi à prendre ses distances avec le PC, et aujourd'hui, s'il se considère comme "un électron libre", il demeure proche de cette formation politique qui "lui semble s'être éloignée de lui". En répondant aux questions de Jean-François Bège, éditorialiste, ex-directeur de la rédaction de Sud Ouest à Paris, Anicet Le Pors conte des cheminements qui passent par le Léon breton, le catholicisme local, et la découverte de Karl Marx. Il estime aujourd'hui apporter une nécessaire contribution aux "refondements nécessaires", ainsi qu'à une citoyenneté "responsable".
Anicet Le Pors, "Des racines et des rêves", Editions Le Télégramme; 188 pages,18€
Anicet Le Pors, "Des racines et des rêves", Editions Le Télégramme; 188 pages,18€