Dominique Leconte (ph. Paysud)
Une déception d'autant plus grande que le ministre et le gouvernement ont annoncé, voici plus d'un an, dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, un "plan bio" qui devait permettre de multiplier par trois les surfaces de production d'ici 2012, et que, le même ministre a donné le 8 octobre dernier le coup d'envoi aux assises nationales de l'agriculture biologique. Selon le gouvernement des mesures ont déjà été prises, telles que "la mobilisation de l'enseignement agricole" (en Aquitaine le lycée agricole de Sabres, dans les Landes, passe au bio), ou encore la recherche, la structuration des filières, ou l'implication de la restauration collective". Des mesures qui, au fond, ne coûtent pas cher à un Etat sans moyens. Le seul volet concret apparaît dans la loi de finances 2009 avec une enveloppe de 12 millions d'euros sur trois ans dans le cadre des mesures agroenvironnementales, dont on ne sait exactement, d'ailleurs, comment l'agriculture biologique va pouvoir en bénéficier. On craint ,de plus, en Aquitaine que le déplafonnement de l'aide à la conversion (phase de passage de l'agriculture conventionnelle à la bio) profite surtout aux grosses exploitations.
Grande déception
A l'issue de la conférence les représentants des producteurs bios ne cachaient pas leur déception, et même leur découragement en ne sentant aucun moyen de faire sortir cette agriculture de sa confidentialité (pas plus de 2,5% des surfaces actuellement). Un mécontentement qu'avait sans doute aussi ressenti de DRAF (Directeur Régional de l'Agriculture et de la Forêt) puisque celui-ci avait quitté la conférence avant son terme. Dominique Leconte, président de Bio d'Aquitaine, et ses amis étaient, de leur côté, pleins d'amertume. " C'est un grand flou alors que nous attendons des mesures concrètes d'accompagnement à la conversion. Il faut multiplier par trois le surfaces d'ici 2012 mais aucun moyen ne nous est donné. Nous sommes très déçus par les réponses peu concrètes apportées à nos questions précises. On a étalé des ambitions pour le bio, mais à côté de cela il n'y a pas de moyens". Aussi, une fois de plus, Bio d'Aquitaine s'en remet à la région Aquitaine qui aide déjà largement ce secteur "mais qui ne peut tout faire à elle seule".