Au cours de cette rencontre, organisée en collaboration avec Arbio, Béatrice Gendreau, vice-présidente du conseil régional d'Aquitaine chargée de l'agriculture, a répété qu'il serait dommage de rater le train du développement. Côté consommation, tous les indicateurs sont à la croissance du marché, et actuellement la France importe 50% de ses besoins en produits biologiques. L'Aquitaine, on le sait, entend booster le secteur avec un plan qui s'ajoute à celui du gouvernement, et le tout permet aux agriculteurs de bénéficier d'aides substantielles pour passer de l'agriculture conventionnelle à la bio. Tout ceci est évidemment assez récent, et les effets ne peuvent s'en faire sentir qu'à terme. Mais les conversions ont augmenté de 89% depuis 2005, et les surfaces de 32%. On est cependant encore loin de l'objectif des 6% de la SAU fixés par la Région.
Usine de compote bio- Plusieurs témoignages, dont celui de François Laffite en matière de production de kiwis, ont montré qu'il est possible de franchir le pas, mais non sans une technicité pointue, et un retour à l'agronomie. D'importants investissements sont également en cours, comme celui de Vitamont en collaboration avec Danival en Lot-et-Garonne: la plantation de 50 à 100 hectares de pommiers selon des techniques permettant la mécanisation, en vue de la production de jus et de compote bio. Une initiative, a annoncé Alain Brugalière, qui devrait conduire à la création de la première unité de production de compote dans la région.
Usine de compote bio- Plusieurs témoignages, dont celui de François Laffite en matière de production de kiwis, ont montré qu'il est possible de franchir le pas, mais non sans une technicité pointue, et un retour à l'agronomie. D'importants investissements sont également en cours, comme celui de Vitamont en collaboration avec Danival en Lot-et-Garonne: la plantation de 50 à 100 hectares de pommiers selon des techniques permettant la mécanisation, en vue de la production de jus et de compote bio. Une initiative, a annoncé Alain Brugalière, qui devrait conduire à la création de la première unité de production de compote dans la région.
Industrialiser le bio?
Il apparait qu'un certain nombre d'industriels souhaitent l'industrialisation du bio de façon à augmenter les volumes et réduire le coût de la matière première. C'est aussi l'avis du président de l'ARDIA Aquitaine Alain Cougrand, et d'autres opérateurs qui affirment que le produit d'importation leur est offert au prix du produit conventionnel. Le président de l'ARDIA rappelle le processus économique classique qui conduit vers l'industrialisation. Une analyse qui éveille des réserves, notamment celles de Béatrice Gendreau, ainsi que de certains transformateurs. Pour eux il s'agit de conserver des structures à taille humaine et de faire valoir le lien entre le produit fini et le terroir aquitain. C'est notamment la stratégie de Danival. Côté producteurs, ainsi que le dit Dominique Leconte, président de Bio d'Aquitaine, on considère que d'autres éléments sont à prendre en compte:la pérennité des orientations, les enjeux environnementaux ainsi que sociaux. Si dans le secteur du vin la production bio augmente -le nouveau règlement européen va permettre d'utiliser directement l'expression "vin bio"- il est des domaines où l'expansion s'avère problématique, du moins dans le sud-ouest. Ainsi, alors que la consommation de lait bio explose elle-aussi, la coopérative Trois A, dans le cadre d'un plan lait bio, a du mal à recruter une vingtaine de nouveaux producteurs. Elle va néanmoins développer des îlots de production dans le Béarn, en Dordogne, et dans le Tarn.
Pas de soupçons
C'est Jacques Weil (Fédération Régionale des Coopératives) qui a favorisé le débat en se demandant si les freins ne sont pas du côté d'une certification trop rigoureuse et des questions de revenu. Il faut en effet cinq ans"de conversion" pour passer d'une agriculture à l'autre, et les rendements sont généralement moindres. La coopérative viticole d'Irrouleguy accorde ainsi une prime à l'hectare de 900 euros pendant trois ans. Mais sur la question de la certification, Patrick Grizou, président d'Arbio, a estimé que l'on a pas de raison de soupçonner un éventuel laxisme des autres producteurs européens "le cahier des charges étant le même pour tous". Peut-être le savoir-faire requis, le changement de culture (intellectuelle) font-ils hésiter les agriculteurs français. Il faut sans doute y ajouter la question de la main d'oeuvre, du faible nombre de successions chez les agriculteurs, et le niveau d'implication des structures. Si Terres du Sud participait directement au débat ,ce n'était pas le cas des deux groupes coopératifs leaders....Néanmoins, pour Béatrice Gendreau la formation et l'assistance technique sont des priorités.