Les pays, ou les populations, qui veillent à conserver leur indépendance alimentaire et assurer une visibilité à long terme à leurs producteurs et aux consommateurs, peuvent-ils faire confiance au marché mondial et à la spéculation? Il y a là une question fondamentale qui devrait agiter les opinions dans le pays qui créa l'ONIC (Office National Interprofessionnel des Céréales) pour, justement, museler la spéculation. Le secteur céréalier est déjà entré dans la pratique des contrats à terme, et si les mouvements de prix sont actuellement amplifiés, les sécheresses n'en sont peut-être pas les seules responsables. Mais comme on ne change pas les "équipes" qui gagnent, le système est en passe de s'étendre au secteur laitier. NYSE Euronext a en effet annoncé la mise en place de contrats à terme sur le beurre, la poudre de lait et le lactosérum à partir du lundi 18 octobre. NYSE Euronext est la bourse transatlantique créée en 2007. A travers Liffe elle gère les marchés électroniques d'Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne, Londres et Paris, où chaque jour environ 2000 milliards d’euros sont échangés sur les produits dérivés par des intervenants du monde entier.
Le MODEF (syndicat agricole des petits et moyens agriculteurs) n'emboite pas le pas de ceux qui voient cette évolution d'un oeil favorable.
Le MODEF (syndicat agricole des petits et moyens agriculteurs) n'emboite pas le pas de ceux qui voient cette évolution d'un oeil favorable.
"Exclure les matières premières agricoles"
Il déclare en effet dans un communiqué:" La croissante volatilité des prix est due à l’abandon, au sein d’une économie de plus en plus globalisée, des outils de régulation de la politique agricole.Tout le monde prévoit des fluctuations de plus en plus importantes et un prix du lait de plus en plus influencé par la seule partie échangée des produits. La cotation NYSE Euronext de la poudre de lait donnera la possibilité à des investisseurs spéculateurs d’amplifier ces fluctuations à des seules fins financières. Pour les céréales, il faut savoir qu’un contrat à terme s’échange en moyenne 20 à 30 fois.
"Contrairement aux agences privées de conseil, au ministère de l’agriculture, le MODEF affirme que cette évolution est contraire à l’intérêt général des producteurs et des consommateurs. Un prix largement déterminé par les échanges des excédents sur le marché mondial ne garantit aucunement que les coûts de production soient couverts. Comment s’engager dans des investissements de production ou environnementaux, comment s’investir dans des démarches de qualité si le producteur n’est pas sûr de pouvoir vivre de son activité ? Comme nous le vérifions régulièrement, les prix à la consommation répercutent instantanément les hausses et plus difficilement les baisses. Choisir de s’approvisionner sur les marchés mondiaux, au détriment des productions locales, est risqué sur le plan de la sécurité alimentaire et de l’aménagement des territoires. Le MODEF rappelle que les produits laitiers sont des produits alimentaires de base.
Aussi, le Modef demande :
"Contrairement aux agences privées de conseil, au ministère de l’agriculture, le MODEF affirme que cette évolution est contraire à l’intérêt général des producteurs et des consommateurs. Un prix largement déterminé par les échanges des excédents sur le marché mondial ne garantit aucunement que les coûts de production soient couverts. Comment s’engager dans des investissements de production ou environnementaux, comment s’investir dans des démarches de qualité si le producteur n’est pas sûr de pouvoir vivre de son activité ? Comme nous le vérifions régulièrement, les prix à la consommation répercutent instantanément les hausses et plus difficilement les baisses. Choisir de s’approvisionner sur les marchés mondiaux, au détriment des productions locales, est risqué sur le plan de la sécurité alimentaire et de l’aménagement des territoires. Le MODEF rappelle que les produits laitiers sont des produits alimentaires de base.
Aussi, le Modef demande :
- Que soient exclus les matières premières agricoles des systèmes de cotation, ou bien que ces derniers soient encadrés de façon à limiter au maximum la spéculation financière sur les produits alimentaires
- De véritables négociations nationales, sous l’autorité du Ministère de l’agriculture, débouchant sur un prix directeur et une interprofession qui reflète le pluralisme syndical. C’est pourquoi le Modef soutient l’occupation des locaux de l’interprofession du lait par les militants de la confédération paysanne.
- Le maintien des quotas (alors que leur suppression est programmée à l’horizon 2013/2014)
- Que la loi de modernisation de l’économie (LME) soit modifiée de façon à ce que des négociations équilibrées entre producteurs et distributeurs puissent être conduites."