Ph Opéra Bordeaux,Eric Boulimé
La dernière des six représentations de l'opéra de Jules Massenet, Manon, au Grand Théâtre de Bordeaux a eu lieu l'après-midi de ce dimanche 14 avril. Le public traditionnellement grisonnant des séances de jour en sera sans doute revenu émoustillé. La mise en scène d'Olivier Py, entre lupanars et folies de jeunesse y aura contribué. Un état que vénère Manon -en l'occurrence Nadine Sierra- à travers le célèbre air "Profitons de la Jeunesse". La soprano, comme pour toutes ses contributions, fait d'ailleurs mieux que bien s'en tirer manifestant un réel talent, profitant aussi de son physique correspondant à la malheureuse héroïne. Sa voix certes légère, mais au timbre net et clair, lui permet d'assumer avec bonheur le rôle-titre. D'une façon générale, on constate par ailleurs, en dépit de l'absence de grands noms du bel canto,une homogénéité des voix, toutes, dans l'ensemble des rôles, se situant un excellent niveau.
On n'en ressent pas moins, à défaut d'être emporté par le mouvement, un certain malaise face à la gigantesque machinerie de la mise en scène d'Olivier Py, avec ses hôtels borgnes à étages et en coupe, scintillants de néon (à l'époque de l'Abbé Prévost c'était plutôt des lanternes!) qui nous montrent scènes orgiaques, femmes aguichantes, et dénudées, homme sans pantalon. Une sorte de "pornopéra". L'histoire originelle de Manon exige, certes, une certaine débauche de plaisirs, mais le "faire plus" du metteur devient pesant si ce n'est lassant, et nuit au drame et à son déroulé. On arrive ainsi au dernier acte, là où Manon est appelée à s'éteindre, sans que les scènes précédentes nous aient fait comprendre que ses jours étaient comptés. S'ajoute à cela un fonctionnement moyen entre le couple orchestre - dirigé par Marc Minkowsky- et chant, la puissance musicale de l'ONBA surmontant parfois les voix. Le public n'en pas moins longuement ovationné les acteurs de ce spectacle lorsque Manon s'est éteinte.
G.G.
On n'en ressent pas moins, à défaut d'être emporté par le mouvement, un certain malaise face à la gigantesque machinerie de la mise en scène d'Olivier Py, avec ses hôtels borgnes à étages et en coupe, scintillants de néon (à l'époque de l'Abbé Prévost c'était plutôt des lanternes!) qui nous montrent scènes orgiaques, femmes aguichantes, et dénudées, homme sans pantalon. Une sorte de "pornopéra". L'histoire originelle de Manon exige, certes, une certaine débauche de plaisirs, mais le "faire plus" du metteur devient pesant si ce n'est lassant, et nuit au drame et à son déroulé. On arrive ainsi au dernier acte, là où Manon est appelée à s'éteindre, sans que les scènes précédentes nous aient fait comprendre que ses jours étaient comptés. S'ajoute à cela un fonctionnement moyen entre le couple orchestre - dirigé par Marc Minkowsky- et chant, la puissance musicale de l'ONBA surmontant parfois les voix. Le public n'en pas moins longuement ovationné les acteurs de ce spectacle lorsque Manon s'est éteinte.
G.G.