Trophées RSE d'Aquitaine: Roskoplast, Pyrenex et De Sangosse

Si on en juge par ce que l'on a entendu au cours du débat qui précédait, à Bordeaux, l'annonce et la remise des premiers Trophées RSE (Responsabilité Sociétale des Enteprises) d'Aquitaine, les entreprises françaises seraient passablement à la traîne-par rapport à leurs semblables des pays de l'Europe du Nord, dont l'Allemagne- dans la mise en oeuvre des normes ISO. Les patrons français, échaudés par les deux Grenelle (que, il est vrai les autres n'ont pas), et craignant l'accumulation des coûts, se feraient quelque peu tirer l'oreille pour l'application de ce que certains appellent des "nouvelles couches". Il s'en prépare pourtant une autre de taille sous le signe" ISO 26000", dont la phase internationale de négociation est en cours d'aboutissement. Mais, si l'on a bien compris, contrairement à celles qui l'ont précédée, elles n'imposeraient pas cependant un système de certification, mais constitueraient un référentiel dans lequel les entreprises viendraient puiser. Il est vrai que les chefs d'entreprise dans le contexte actuel n'ont guère d'autre choix possible que de prendre en compte les impératifs de développement durable, sous l'angle environnemental, mais aussi des rapports avec leurs salariés. Pour les avocats de ces nouvelles approches, il ne s'agit là que d'investissements qui, eux-aussi, doivent engendrer des retours. Nicole Notat, ex-secrétaire générale de la CFDT, aujourd'hui présidente de l'agence de notation "sociétale" Vigeo, soulignait pour sa part que l'entreprise "n'est pas en dehors du développement durable, qu'elle doit prendre conscience qu'elle, a intérêt à intégrer des facteurs de performance d'ordre sociétal, lesquels seront des facteurs de performance de l'entreprise". Elle a cependant estimé "qu'il faudra donner un peu de temps au temps', de façon que l'on puisse se préparer, et mettre en oeuvre une RSE crédible...

Les Trophées RSE sont nés à Marseille voici cinq ans à l'initiative de la CRCI de PACA, et cette initiative s'étend maintenant à plusieurs régions françaises. En Aquitaine, ils étaient mis en scène par la Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie d'Aquitaine en partenariat avec le Conseil Régional d'Aquitaine, la DIRECTE, l'ADEME, l'Union Européenne, et le journal Sud Ouest. C'est un jury présidé par le journaliste et écrivain Jean-Claude Guillebaud qui a sélectionné parmi les 38 entreprises aquitaines celles dignes d'être récompensées par un trophée RSE. Les critères pris en compte étaient de caractère social, "sociétal", économique, et environnemental. Lauréat dans la catégorie 19 à 49 salariés, Roskoplast (spécialiste de packaging dans les Pyrénées-Atlatiques) se voit aussi attribuer le Grand Prix RSE d'Aquitaine. Une distinction bien méritée si on juge par la fiche de l'entreprise. Au volet social, la société annonce par exemple des propositions de formation aux salariés allant au-delà des obligations légales, la formation de tuteurs pour accompagner les nouveaux arrivants, la sous-traitance à des CAT, l'absence de contrat précaire, un plan d'action en matière de santé.... Par ailleurs, ente autres éléments, on peut noter que des critères sociaux et environnementaux sont imposés aux fournisseurs, que la maîtrise de l'impact sur l'environnement est prise en compte.
Deux autres entreprises d'Aquitaine reçoivent un trophée RSE: Pyrenex (garnissage en plumes d'oies et de canards dans les Landes) et De Sangosse (agrofourniture en Lot-et-Garonne).

Nicole Notat répond à une question sur Vigeo