La mer de plastique d'Almeria (reportage Arte visible sur Youtube)
C'était un point de friction entre les agriculteurs bios que l'on pourrait qualifier d'idéalistes ou de puristes, et les autres, ceux qui entendaient appliquer un peu de modernité afin d'assurer, ou d'allonger la période de production, et plus précisément, produire une tomate bio de printemps afin de faire un peu contre poids à l'importation massive (78% des tomates bios sont importées à de moment-là). Mais les premiers, soutenus par toute le mouvement écologique, et un temps par le ministre de l'agriculture lui-même, considéraient que le chauffage des serres en agriculture biologique est un contre-sens avec bilan carbone négatif, et que l'on doit se satisfaire de la saisonnalité des productions. Une pétition de la FNAB (Fédération Nationale de l'Agriculture Biologique) allant en ce sens a recueilli de nombreuses signatures.
C'est le Comité National de l'Agriculture Biologique qui avait à trancher ce jour. Il l'a fait avec la participation du ministre Didier Guillaume, ce qui a abouti à une décision très "en même temps": le chauffage des serres est autorisé, mais il n'y aura pas de commercialisation entre le 21 décembre et le 30 avril de fruits et légumes bios produits en France. La décision semble donc vouloir ménager la chèvre et le chou, mais elle n'en paraît pas moins étonnante. Si on prend le cas de la tomate, il sera seulement possible de chauffer pour l'amener du stade de la germination à celui ce la production, et si l'on comprend bien, le chauffage ne pourra intervenir sur des plantations susceptibles de produire en hiver. Ceci laisse donc largement la place aux tomates bios ou non, chauffées ou non, venues de Hollande ou d'Almeria. A moins que certains préfèrent se passer du label bio. Ce débat à propos du chauffage éventuel des serres en bio est curieux. Le simple recours à une serre et au plastique ne fausse-t-il pas en soi la naturalité comme la saisonnalité des récoltes?
Reste aussi à voir la question de l'énergie utilisée en cas de chauffage. Géothermie, utilisation du biogaz, du solaire, ne seraient-ils pas compatibles avec le bio? Le ministre a indiqué qu'à partir de 2025 seul le recours aux énergies renouvelables serait autorisées dans le chauffage des serres.
G.G.
C'est le Comité National de l'Agriculture Biologique qui avait à trancher ce jour. Il l'a fait avec la participation du ministre Didier Guillaume, ce qui a abouti à une décision très "en même temps": le chauffage des serres est autorisé, mais il n'y aura pas de commercialisation entre le 21 décembre et le 30 avril de fruits et légumes bios produits en France. La décision semble donc vouloir ménager la chèvre et le chou, mais elle n'en paraît pas moins étonnante. Si on prend le cas de la tomate, il sera seulement possible de chauffer pour l'amener du stade de la germination à celui ce la production, et si l'on comprend bien, le chauffage ne pourra intervenir sur des plantations susceptibles de produire en hiver. Ceci laisse donc largement la place aux tomates bios ou non, chauffées ou non, venues de Hollande ou d'Almeria. A moins que certains préfèrent se passer du label bio. Ce débat à propos du chauffage éventuel des serres en bio est curieux. Le simple recours à une serre et au plastique ne fausse-t-il pas en soi la naturalité comme la saisonnalité des récoltes?
Reste aussi à voir la question de l'énergie utilisée en cas de chauffage. Géothermie, utilisation du biogaz, du solaire, ne seraient-ils pas compatibles avec le bio? Le ministre a indiqué qu'à partir de 2025 seul le recours aux énergies renouvelables serait autorisées dans le chauffage des serres.
G.G.