Pierre Gattaz devant les CCI à Bordeaux:"on gère la France par la taxe"

C'est sans Arnaud Montebourg, le ministre "du Redressement Productif "que s'est achevée la première des deux journées de l'Université des Chambres de Commerce et d'Industrie qui a lieu cette semaine à Bordeaux. Cette absence annoncée en session plénière par le président national des CCI André Marcon -qui a déploré que "le ministre n'ait pas eu le courage de venir expliquer ses choix budgétaires"-a été copieusement sifflée par les participants. Ce colloque national qui a connu une succession de tables rondes a pour thème "envie d'industrie", et tend donc à passer en revue les moyens de relancer ce secteur. Les tours de table de cette première journée ont notamment mis en évidence les atouts de l'innovation bien souvent liés au numérique et à la créativité de startups. Mais il n'est jamais apparu que ce créneau soit capable de compenser les millions d'emploi perdus, en fait transférés en Chine et autres pays émergents.
La plupart des chefs d'entreprises et leurs représentants ne se situent pas cependant dans les brumes du virtuel, mais sur le terrain des réalités immédiates et des recettes économiques classiques. Pour sa part André Marcon a suggéré -idée approuvée par le président du MEDEF Pierre Gattaz- d'organiser chaque année une journée de l'entreprise.
Car cette entreprise se sent la mal aimée du ou des pouvoirs. "L'entreprise outragée, l'entreprise brisée, l'entreprise martyrisée, mais l'entreprise libérée!" a déclaré le président du MEDEF au terme de son discours (c'était la première fois que le patron des patrons intervenait devant les CCI) parodiant ainsi le général de Gaulle à la libération de Paris en 1944. Il s'est dit meurtri "de voir la France qui s'effrite" et de ce que "le gouvernement ne prend pas les bonnes décisions".
Pierre Gattaz a évoqué le projet du MEDEF "2020 une France qui gagne" et les moyens d' y parvenir. Ce qui passe, selon lui, par la confiance dans l'entreprise, car c'est elle qui crée la croissance et l'emploi. "Or, on est toujours en train de nous persécuter, de nous taxer. Gauche et droite n'ont fait que gérer la France par les taxes" . Pour Pierre Gattaz il est temps d'égaliser charges, prélèvements, coût du travail par rapport à la concurrence. Il cite les milliards qui handicapent les entreprises françaises face à leurs voisines européennes. "Les entreprises on besoin de vision à long terme et de sérénité fiscale". Il prévient aussi que "si on augmente le coût de l'énergie ce sera une catastrophe..."
G.G.