Des hauts et des bas face au Mur (Ph Paysud)
Il faut croire que tout le monde n'a pas les mêmes yeux et les mêmes oreilles pour voir et entendre un opéra, que les sensations ne sont pas les mêmes selon que l'on est riche ou miséreux, et selon qu'à Orange l'on s'est posé sur le haut ou le bas des pierres. En ce lieu, le haut du pavé est tenu par les plus pauvres. Pas étonnant que ceux-là, qui ne figurent ni parmi les invités des premiers rangs, ni parmi les gradins centraux vendus à prix d'or, n'aient pas été aussi emballés que les autres par ce Rigoletto orangeois du 40e anniversaire des Chorégies. Ces sans grades et parfois sans gradins, tant l'organisation locale est approximative, ont au moins la chance, eux qui se sont serrés la ceinture pour s'offrir la place, de pouvoir dire ce qu'ils pensent.
Quand le vent s'invite- Il est clair, du moins pour la représentation du 30 juillet, que le vent s'était invité à la soirée, et que, dès la mi-hauteur de l'amphithéâtre, il se jouait des voix, comme des mesures de l'Orchestre National de France. Le dilemme, dans la fosse, est bien sûr, de respecter un niveau sonore ne couvrant pas les voix, tout en exprimant la musique qui est tout de même la base de tout. Et Dieu sait si, chez Verdi, il est important de pouvoir la savourer avec ses accents caractéristiques.. Mais ce soir-là, nous étions en présence d'un gommage général par le vent. Par le chef Roberto Rizzi-Brignoli également, lequel tenait l'ONF comme mezzo voce, et dont avait du mal à penser qu'il est italien. Les spécialistes saluent sa finesse d'interprétation, mais nous attendions quant à nous un peu plus d'emphase. Notre oreille eut moins fatigué à essayer d'entendre Verdi, surtout en première partie.
Dans le clair obscur- D'autant plus que l'oeil peinait lui- aussi. Le metteur en scène Paul-Emile Fourny, nous contait tout cela, au premier acte, dans un clair obscur lassant, qui, du haut du théâtre permettait plus d'imaginer les interprètes que de les voir (à quand la projection du texte sur le mur ?). Cela sans que la mise en scène compense ce flou, sans doute voulu artistique, mais qui conviendrait mieux à un petit théâtre qu'à une telle arène. De plus Fourny nous imposait un déroulé des évènements entre les roues d'un char écartelé et dans un décor peu conforme à l'esprit hugolien du Roi s'amuse.
Quand le vent s'invite- Il est clair, du moins pour la représentation du 30 juillet, que le vent s'était invité à la soirée, et que, dès la mi-hauteur de l'amphithéâtre, il se jouait des voix, comme des mesures de l'Orchestre National de France. Le dilemme, dans la fosse, est bien sûr, de respecter un niveau sonore ne couvrant pas les voix, tout en exprimant la musique qui est tout de même la base de tout. Et Dieu sait si, chez Verdi, il est important de pouvoir la savourer avec ses accents caractéristiques.. Mais ce soir-là, nous étions en présence d'un gommage général par le vent. Par le chef Roberto Rizzi-Brignoli également, lequel tenait l'ONF comme mezzo voce, et dont avait du mal à penser qu'il est italien. Les spécialistes saluent sa finesse d'interprétation, mais nous attendions quant à nous un peu plus d'emphase. Notre oreille eut moins fatigué à essayer d'entendre Verdi, surtout en première partie.
Dans le clair obscur- D'autant plus que l'oeil peinait lui- aussi. Le metteur en scène Paul-Emile Fourny, nous contait tout cela, au premier acte, dans un clair obscur lassant, qui, du haut du théâtre permettait plus d'imaginer les interprètes que de les voir (à quand la projection du texte sur le mur ?). Cela sans que la mise en scène compense ce flou, sans doute voulu artistique, mais qui conviendrait mieux à un petit théâtre qu'à une telle arène. De plus Fourny nous imposait un déroulé des évènements entre les roues d'un char écartelé et dans un décor peu conforme à l'esprit hugolien du Roi s'amuse.
Bravo Patrizia Cioffi
Ph Paysud
Etranges fans- Par ailleurs les habitués des Chorégies auront été surpris par l'indiscipline d'une partie du public applaudissant avant la dernière mesure de l'orchestre, lui lançant un bravo peut-être justifié, mais inopportun, ou encore exprimant en fin de spectacle, un enthousiasme final surfait, voisin de la claque organisée, contrastant avec la passivité de nos voisins spectateurs. Sans que cela paraisse particulièrement s'adresser à la grande gagnante de ce Rigoletto, incontestablement Patrizia Ciofi. Pourtant le timbre magnifique de cette Gilda avait bravé avec succès le vent et les hauteurs du lieu, et elle méritait bien une ovation spécifique. Léo Nucci (Rigoletto) a lui-aussi fait preuve d'une grande maîtrise du rôle . Vittorio Grigolo (Duca di Mantova) n'a pas, lui non plus, démérité, en dépit d'une Donna è mobile que l'on aurait aimée un peu plus enjoleuse. A noter aussi l'excellente contribution du jeune ténor bordelais Stalisnas de Barbeyrac (Matteo Borsa).
Gilbert Garrouty
Gilbert Garrouty