Au Festspielhaus de Baden-Baden était affiché ce mercredi 28 janvier dernier "le Chevalier à la Rose" de Richard Strauss dans une distribution éblouissante : Renée Fleming en Maréchale, Sophie Koch en Octavian, Diana Damrau en Sophie sans oublier Franz Hawlata dans Ochs. Le tout dans la mise en scène de Herbert Wernicke déjà présentée à Salzbourg et à Paris.
La scène du Festspielhaus n'est pas celle de Bastille. Les décors-miroirs sont toujours aussi beaux mais fonctionnent moins bien autant visuellement que techniquement. Est-ce le trop grand nombre de choristes ou le peu de place, mais le tout semblait brouillon, serré et désordonné. Autant j'avais beaucoup aimé cette mise en scène à Paris, autant, ici, elle devient une non mise en scène et met en évidence certaines lourdeurs esthétiques (le lit du premier acte, une laideur visuelle....si c'est ça le lit d'une Maréchale, alors moi avec mon lit je suis Roi!) La scène finale, très efficace à Bastille est devenue ici sans efficacité d'émotion. Dommage !
Parlons des interprètes. Renée Fleming: la classe, la beauté, elle éclaire la scène mais est-elle vraiment une Maréchale ? Son éclatante jeunesse m'empêche de croire à son inquiétude de vieillir et semble être faite au contraire pour le jeune Octavian. Elle m'a semblé être en retrait aussi bien scéniquement que vocalement. Heureusement, son magnifique timbre velouté et suave est toujours là et nous émeut toujours autant. Avec une pincée de niaiserie et ses aigus superbement projetés, Diana Damrau en Sophie est très belle et très magnifique dans son élégante robe blanche.
La scène du Festspielhaus n'est pas celle de Bastille. Les décors-miroirs sont toujours aussi beaux mais fonctionnent moins bien autant visuellement que techniquement. Est-ce le trop grand nombre de choristes ou le peu de place, mais le tout semblait brouillon, serré et désordonné. Autant j'avais beaucoup aimé cette mise en scène à Paris, autant, ici, elle devient une non mise en scène et met en évidence certaines lourdeurs esthétiques (le lit du premier acte, une laideur visuelle....si c'est ça le lit d'une Maréchale, alors moi avec mon lit je suis Roi!) La scène finale, très efficace à Bastille est devenue ici sans efficacité d'émotion. Dommage !
Parlons des interprètes. Renée Fleming: la classe, la beauté, elle éclaire la scène mais est-elle vraiment une Maréchale ? Son éclatante jeunesse m'empêche de croire à son inquiétude de vieillir et semble être faite au contraire pour le jeune Octavian. Elle m'a semblé être en retrait aussi bien scéniquement que vocalement. Heureusement, son magnifique timbre velouté et suave est toujours là et nous émeut toujours autant. Avec une pincée de niaiserie et ses aigus superbement projetés, Diana Damrau en Sophie est très belle et très magnifique dans son élégante robe blanche.
Sophie Koch est Octavian!
Cependant, le plus beau cadeau offert au public de Baden se nomme Sophie Koch dans Octavian. On ne se lasse pas de l'écouter et de la voir jouer. Elle est Octavian. Quelle puissance vocale avec toujours ce timbre charnel et pur. A chaque apparition elle nous enchante. Ne parlons pas de son jeu, précis et efficace. Merci. Si on ne devait garder qu'une seule image de cette soirée mémorable, ce serai la scène de la rencontre de Sophie et Octavian tous deux vêtus de blanc sur l'immense escalier noir. Un délice pour l'oeil et l'oreille.
Le bonheur aussi, avec Jane Henschel dans Annina. Son éternel abattage, et cette voix toujours à déguster avec bonheur. Comme si nous n'étions pas assez gâtés, et comme quoi un bonheur n'arrive jamais seul, la direction de l'opéra de Baden a engagé pour le minuscule rôle de l'Italien Jonas Kaufmann, le célèbre et le majestueux ténor actuel. J'ai cru à un rêve ! Oui c'était bien lui dans tout son éclat vocal et physique habituel. Son rôle se résume à un solide air de bravoure. Ovation et délire de la salle (quand je pense qu'à Bordeaux dans son intelligent et magnifique récital de mélodies, la salle du Grand Théâtre n'était remplie qu'au quart!). Dans la fosse, l'orchestre du Philharmonique de Munich conduit par Christian Thielemann a su comme toujours se glisser dans les méandres si onctueux de la musique de Strauss.
Voilà un genre de soirée qu'il faut avoir vécu au moins une fois dans sa vie !