Transport ferroviaire: ça roule pour la SNCF en Aquitaine et Poitou-Charentes

Le transport ferroviaire se situe de longue date dans un contexte de concurrence face à la route et au ciel, et dans un passé récent, il n'était pas toujours le mieux placé. Or, actuellement ce mode de transport se retrouve plutôt avec le vent en poupe, d'autant que les régions mettent la main à la poche pour financer les voies et les matériels permettant de desservir leurs arrière-pays. C'est ce qui a permis à Pierre Boutier, directeur régional Aquitaine-Poitou Charentes de la SNCF, de souligner à Bordeaux "que le train est de plus en plus utilisé, aussi bien pour ce qui est du TER que des grandes distances". Ce mouvement conduit le transporteur qui sera bientôt confronté à la concurrence d'autres opérateurs -c'est déjà le cas pour le frêt- à procéder, toujours selon M; Boutier, "à une mise à niveau" d'autant "qu'il est difficile de reprocher au voyageur cet appétit de consommation".
La part de marché- Entre Paris et Bordeaux la part de marché du train est désormais de 67%, soit deux points de plus gagnés en un an. Cet engouement est appelé à s'accroître dans cette zone SNCF qui doit recevoir la LGV Tours-Bordeaux, et à terme, son prolongement vers l'Espagne. Ces programmes entraînent des investissements considérables, dont on a déjà des aperçus à Bordeaux. Et ce n'est pas fini, la gare de Bordeaux-Saint-Jean, va complètement changer de visage d'ici 2016. Nombre de gares "intérieures" vont également être modernisées, tandis que "la mise à niveau" des voies secondaires sur lesquelles circulent les TER va se poursuivre activement, comme entre Siorac-en-Périgord et Sarlat.

Suicides en hausse- Ces projets d'avenir ne détournent pas pour autant la SNCF du souci de la qualité de service et de la satisfaction du client. En Aquitaine et Poitou-Charentes elle n'a pas connu d'incident comparable à celui du fameux train de l'Est sans doute en quête de lanterne rouge. Mais en décembre il y eut tout de même le dysfonctionnement de la ligne du Médoc imputable à un problème de logement du personnel. L'objectif est donc d'améliorer la qualité de service. Mais les responsables de la SNCF ont prévenu que sur le trajet des TGV entre Bordeaux et Paris -une zone où les travaux vont représenter un investissement de un milliard d'euros-il faut s'attendre à d'inévitables retards, la vitesse des trains devant être réduite. Par ailleurs la SNCF est de plus en plus confrontée aux problèmes posés par les vols de cuivre -importants près de Bordeaux- mais aussi, ce qui est plus inattendu, au nombre des actes de suicides qui sont en hausse.
La satisfaction du voyageur- La note de satisfaction des voyageurs n'est pas de toutefois si mauvaise:14, 03/20 contre 14 sur la période précédente. Le baromètre est moins satisfaisant pour la SNCF pour ce qui est de l'information des voyageurs bien qu'il soit passé de 39 à 49% d'avis favorables. Au plan national l'indicateur est de 54%. Les programmes se complètent donc d'un plan d'action "de mise en qualité".
Les investissements prévus prennent en compte les objectifs d'intermodalité des transports, et la billetterie unique est à l'étude. La gare de Bordeaux est pour sa part appelée à être un point stratégique. Elle devra être capable d'accueillir des trains des nouveaux opérateurs, et d'assurer la maintenance. C'est ainsi qu' un nouvel atelier avec deux voies sur fosse permettant l'entretien des TGV va être construit.