Elevage industriel de porc (copie d'écran vidéo France2)
Trois milliards- Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, qui doit être reçu ce lundi à l'Elysée, vient de monter la barre pour ce qui est du sauvetage de l'élevage français, voire de l'agriculture du pays. Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, il estime nécessaire d'investir trois milliards d'euros dans les 15 ans pour retrouver de la compétitivité, notamment face à l'agriculture allemande. Pour la première fois, il pose également le problème de l'embargo russe sur les produits alimentaires . Il note qu'il est injuste que l'agriculture française fasse les frais à elle seule des choix politiques européens, alors que les Russes seraient prêts à reprendre leurs importations de viande de porc. Si Moscou levait son embargo, 300 000 porcs seraient exportés en un an estime le président de la FNSEA.
Peut-être n'aurait-ton pas d'ailleurs connu la même crise du porc sans cet embargo russe, qui est lui-même la réponse aux rétorsions infligées à la Russie par l'UE à propos des évènements d'Ukraine.
L'alignement- Il est sans doute d'autres raisons aux difficultés que rencontrent les éleveurs français, mais l'alignement atlantiste de l'UE et de la France -dont on entend plus la voix- et le renoncement à une stratégie de troisième bloc, ont leurs conséquences. On voit ainsi comment des choix politiques inconsidérés peuvent entraîner des retombées économiques catastrophiques.
Le dénigrement- D'autre part, sur un plan interne, l'agriculture, l'élevage productifs, ont continuellement été dénigrés ces dernières années dans le silence, voire l'assentiment des politiques. Certains beaux esprits ne mettent-ils pas en cause les méthodes industrielles? On peut les comprendre, mais le marché à d'autres considérations. Si on veut plus de qualité et plus d'écologie, il faut plus de protection du marché, et accepter des prix au consommateur plus élevés. Ce qui n'est pas le cas. Encore une fois une question politique.
Le poids de la MSA- Il faut bien aussi constater que le poids des charges sociales est disproportionné par rapport au revenu des exploitations, et ce décalage incite celles-ci à produire toujours plus pour tenter de faire face. Une part du revenu, s'il y en a, est absorbée par les cotisations. D'où nécessité de les alléger. Ce qui ne peut être fait sans contribution de la société. Choix politique encore.
Le cadran dépassé?- Autre élément qui concerne les structures professionnelles agricoles elles-mêmes. On a beaucoup parlé du marché au cadran du porc breton. Toute l'offre ne passe pas, certes, par lui. Mais on peut se demander si le schéma n'est pas aujourd'hui dépassé. Dans le sud-ouest, il y a longtemps que la tomate de Marmande a fermé le sien. Coopération, organisation, et contractualisation peuvent prendre le relais. Mais encore faut-il que quelqu'un donne l'impulsion. Affaire politique....
Actions-Les agriculteurs annoncent une journée d'action le 3 septembre à Paris, et une action européenne le 7 septembre à Bruxelles en marge du Conseil européen des ministres de l'Agriculture.
G.G.
La FNSEA sur son site: "La FNSEA entend mobiliser plus de 1000 tracteurs et des milliers de paysans lors de la manifestation prévue le 3 septembre à Paris. Cette mobilisation forte, qui concerne tous les secteurs de la production, est un signal vis-à-vis du Gouvernement qui a promis d’apporter des réponses à la crise vécue par l’ensemble de l’agriculture française. Une délégation d’agriculteurs doit se rendre à Matignon pour rencontrer le Premier ministre, qui s’est engagé à faire des annonces sur un certain nombre de points demandés par la FNSEA et JA le 24 août lors du rendez-vous avec le président de la République, tandis qu’une deuxième délégation se rendra à l’Assemblée nationale."
Peut-être n'aurait-ton pas d'ailleurs connu la même crise du porc sans cet embargo russe, qui est lui-même la réponse aux rétorsions infligées à la Russie par l'UE à propos des évènements d'Ukraine.
L'alignement- Il est sans doute d'autres raisons aux difficultés que rencontrent les éleveurs français, mais l'alignement atlantiste de l'UE et de la France -dont on entend plus la voix- et le renoncement à une stratégie de troisième bloc, ont leurs conséquences. On voit ainsi comment des choix politiques inconsidérés peuvent entraîner des retombées économiques catastrophiques.
Le dénigrement- D'autre part, sur un plan interne, l'agriculture, l'élevage productifs, ont continuellement été dénigrés ces dernières années dans le silence, voire l'assentiment des politiques. Certains beaux esprits ne mettent-ils pas en cause les méthodes industrielles? On peut les comprendre, mais le marché à d'autres considérations. Si on veut plus de qualité et plus d'écologie, il faut plus de protection du marché, et accepter des prix au consommateur plus élevés. Ce qui n'est pas le cas. Encore une fois une question politique.
Le poids de la MSA- Il faut bien aussi constater que le poids des charges sociales est disproportionné par rapport au revenu des exploitations, et ce décalage incite celles-ci à produire toujours plus pour tenter de faire face. Une part du revenu, s'il y en a, est absorbée par les cotisations. D'où nécessité de les alléger. Ce qui ne peut être fait sans contribution de la société. Choix politique encore.
Le cadran dépassé?- Autre élément qui concerne les structures professionnelles agricoles elles-mêmes. On a beaucoup parlé du marché au cadran du porc breton. Toute l'offre ne passe pas, certes, par lui. Mais on peut se demander si le schéma n'est pas aujourd'hui dépassé. Dans le sud-ouest, il y a longtemps que la tomate de Marmande a fermé le sien. Coopération, organisation, et contractualisation peuvent prendre le relais. Mais encore faut-il que quelqu'un donne l'impulsion. Affaire politique....
Actions-Les agriculteurs annoncent une journée d'action le 3 septembre à Paris, et une action européenne le 7 septembre à Bruxelles en marge du Conseil européen des ministres de l'Agriculture.
G.G.
La FNSEA sur son site: "La FNSEA entend mobiliser plus de 1000 tracteurs et des milliers de paysans lors de la manifestation prévue le 3 septembre à Paris. Cette mobilisation forte, qui concerne tous les secteurs de la production, est un signal vis-à-vis du Gouvernement qui a promis d’apporter des réponses à la crise vécue par l’ensemble de l’agriculture française. Une délégation d’agriculteurs doit se rendre à Matignon pour rencontrer le Premier ministre, qui s’est engagé à faire des annonces sur un certain nombre de points demandés par la FNSEA et JA le 24 août lors du rendez-vous avec le président de la République, tandis qu’une deuxième délégation se rendra à l’Assemblée nationale."