Comme cela doit être fait ce jour, Esplanade des Invalides, à Paris, le signal d'alarme a été tiré ce même jour à Bordeaux, à propos des dangers que fait courir au citoyen attaché à la liberté et à la démocratie le projet de loi gouvernemental sur le renseignement, dans sa rédaction actuelle. La conférence de presse organisée autour du président du Club de la Presse de Bordeaux, Pierre Sauvey, réunissait les représentants des journalistes ( Richard Hetch pour les journalistes CFDT et le CNJ- le Club de la presse doit prendre position dans quelques jours), la Ligue des Droits de l'Homme (Patrick Lecoq), Aquinum (François Moraud) et le Syndicat des Avocats de France, représenté par Me Estellia Araez qui a bien voulu répondre à nos questions dans l'interview vidéo que l'on trouvera ci-contre. Des diverses interventions il ressort que personne, et aucune organisation ne conteste les impératifs de lutte contre le terrorisme, mais que les préoccupations viennent de ce que le projet va beaucoup plus loin en instaurant une surveillance généralisée des citoyens au bon gré de l'exécutif et des pouvoirs. Cela sans réelle possibilité de recours du citoyen. Des méthodes qui rappellent celles de régimes politiques n'ayant pas brillé pour leurs qualités de sauvegarde des libertés individuelles..
Le tract qui appelle au rassemblement à Paris résume bien le problème, car le projet instaure:
Le tract qui appelle au rassemblement à Paris résume bien le problème, car le projet instaure:
- Légalisation massive des pratiques illégales des services de renseignement, permettant une surveillance large et très intrusive pour la vie privée des citoyens
- Extension du champ d'action du renseignement intérieur et extérieur, y compris dans des objectifs sans aucun lien avec le terrorisme
- Collecte généralisée des données sur Internet, traitées par des algorithmes
- Surveillance sans aucun contrôle des communications qui passent par l’étranger, alors que de très nombreux serveurs utilisés par des Français sont installés à l’étranger
- Conservation très longue des données collectées
- Contrôle des services de renseignement aux seules mains du pouvoir politique (premier ministre), avec avis consultatif d’une commission
- Mardi 5 mai:le projet de loi a été adopté par les députés en première lecture. Seuls 10 socialistes ont voté contre. Il doit encore passer l'épreuve du Sénat, et, sans doute, du Conseil Constitutionnel