ph Paysud
Congrès et Expositions de Bordeaux, a eu la bonne idée au terme de son assemblée générale, d'apporter à ses invités, par l'intermédiaire d'un intervenant de marque, un regard sur la crise actuelle et ses conséquences. Ce rôle revenait à Philippe Dessertine qui ,entre autres qualités, est directeur de l'Institut de la Haute Finance à Paris, en même temps que l'auteur d'un pamphlet décapant : " Ceci n'est pas une crise,juste la fin d'un monde". On a pu, d'entrée, constater que le conférencier, fort de sa situation d'universitaire, ne manquait pas de faire usage de sa liberté de jugement et de parole. C'est ce qui lui permettait d'expliquer sans langue de bois l'origine américaine de la crise, et comment la machine de "la dette folle" (le système des subprimes) a conduit l'économie mondiale au bord du gouffre. Mais non sans une certaine et curieuse collusion, en quelque sorte au nez et à la barbe des Européens, entre les Etats-Unis et la Chine "qui achète de la dette américaine". Selon Philippe Dessertine, "il y a comme un jeu de dupes", et, " à réfléchir sur cette alliance entre les USA et la Chine". Ce qui se passe aujourd'hui résonne cependant un peu comme la revanche des économistes classiques à l''égard des stratèges d'une nouvelle économie qui entendait développer la consommation en renonçant aux garanties traditionnelles. Ainsi pouvait-on, de l'autre côté de l'Atlantique, emprunter à 100% tout en étant chômeur, la banque s'appuyant sur la valeur future du bien acquis.
Vers un nouveau monde
On était loin des principes des grands classiques de la vielle Europe tels Raymond Barre, seul économiste Premier ministre à avoir présenté un budget français en équilibre. Ce qui conduit d'ailleurs Ph. Dessertine à remarquer que la France, pas plus que l'Europe, ne sont pas complètement innocents à l'égard de la crise actuelle. Pour l'Hexagone, la dette existe aussi, mais elle est surtout publique.
En résumé les Etats-Unis vivaient, et vivent au-dessus de leurs moyens. Dans un contexte d'accord tacite avec la Chine qui maintient sa monnaie -totalement dirigée- en situation de sous-évaluation, "ce qui gène surtout l'Europe".
On le voit, existent des problèmes de fond qui ne sont pas nécessairement mis sur la place publique. Amuse-t-on la galerie avec des histoires de paradis fiscaux? Pour Philippe Dessertine "cela est parfois à se plier de rire quand on sait ce qui se passe à Hong-Kong et Macao".
En tout cas pour le directeur de l'Institut de la Haute Finance, "la crise est durable", le processus de redressement sera très long. Et il faut regarder la situation en face en se disant que les choses ne seront plus jamais comme avant la crise. Celle-ci va accoucher d'un nouveau monde. Il va falloir adapter la consommation à la production de richesses.
En résumé les Etats-Unis vivaient, et vivent au-dessus de leurs moyens. Dans un contexte d'accord tacite avec la Chine qui maintient sa monnaie -totalement dirigée- en situation de sous-évaluation, "ce qui gène surtout l'Europe".
On le voit, existent des problèmes de fond qui ne sont pas nécessairement mis sur la place publique. Amuse-t-on la galerie avec des histoires de paradis fiscaux? Pour Philippe Dessertine "cela est parfois à se plier de rire quand on sait ce qui se passe à Hong-Kong et Macao".
En tout cas pour le directeur de l'Institut de la Haute Finance, "la crise est durable", le processus de redressement sera très long. Et il faut regarder la situation en face en se disant que les choses ne seront plus jamais comme avant la crise. Celle-ci va accoucher d'un nouveau monde. Il va falloir adapter la consommation à la production de richesses.
Le chômage problème majeur
Le crédit gratuit est ainsi à mettre au pilori. Il faut donc s'attendre à des conséquences graves de cette crise, mais au sens économique "pas si négatives que ça". L'on devra s'accoutumer à vivre avec un produit intérieur brut (PIB) plus faible. Ce qui conduira à revoir la fiscalité comme les formes d'indemnisation d'un chômage condamné à augmenter, et à s'accommoder d'un autre mode de vie. Pour Philippe Dessertine le chômage sera le problème social majeur, et en Chine le nombre d'inactifs va également augmenter. Selon lui, ce pays risque aussi de connaître dans 20 ans le contre-coup de sa politique de l'enfant unique. D'où un risque de tensions interne et externes pour une nation qui gère le deuxième budget mondial d'armement. Il faut donc se préparer à aider les Chinois....