Alain Rousset: un credo en faveur de la décentralisation et de la LGV Sud-Europe

Redressement de l'économie par les PME-PMI, décentralisation des financements, appui sur la recherche et l'innovation, réalisation de la LGV Sud Europe Atlantique, demeurent les fondements de l'action du président de la Région Aquitaine, Alain Rousset. C'est du moins ce qui ressort de sa conférence de presse qui s'est déroulée ce jeudi, dans les nouveaux locaux en construction de l'Institut Polytechnique de Bordeaux. Un Alain Rousset qui reste donc sur sa ligne...politique, mais qui n'hésite pas à affirmer sa différence et ses attentes teintées d'impatience à l'égard des orientations gouvernementales. "On ne peut pas se contenter de baisser les charges. D'ailleurs où trouverait-on 50 milliards d'euros pour répondre aux demandes du MEDEF".
Le président de la région Aquitaine n'a pas hésité à dire que les mesures adoptées ne suffiront pas pour redresser l'industrie du pays, redressement qui à ses yeux, ne peut intervenir que par ces petites et moyennes entreprises..
En cause, selon lui , un système excessivement centralisé. La BPI, dont il préside le Comité d'Orientation, tombe elle-aussi, d'après lui, sous l'emprise de la "centralisation jacobine", et il déplore qu'un dossier doive monter au national pour revenir en région. Il demande donc une décentralisation de cette banque, comme du système d'épargne. "On ne peut pas continuer comme ça, et je l'ai dit au Président". Pour Alain Rousset, personne n'est mieux placé que ceux qui sont en contact direct avec le terrain, et le problème numéro un des PME-PMI reste ce frein au financement . Sans doute conscient de son attitude critique, il a ajouté "c'est un débat honorable, et non une attaque contre les hommes".

Par ailleurs Alain Rousset ne recule en rien pour ce qui est de la liaison grande vitesse vers Hendaye. "Est-ce que l'on peut se contenter d'une région qui reste avec un système de transport qui date du 19e siècle?" interroge-t-il. Les récents accidents ferroviaires, en particulier celui survenu en Espagne, renforcent ses arguments en démontrant qu'il est risqué de faire rouler des trains à grande vitesse -et à des vitesses différentes- sur des voies inadaptées. Quant au projet, pour lui, il n'est pas pensable "que ça tourne à Captieux" et il est intervenu auprès du président de Midi-Pyrénées, Martin Malvy, pour souligner que la région voisine a tout intérêt à demeurer solidaire. Alain Rousset dit ne pas comprendre des écologistes et tous ceux qui sont contre la croissance et les échanges. En tout cas l'Aquitaine maintiendra son financement. " J'espère, je pense, que le gouvernement avancera. Je ne crois pas possible que l'accord que nous avions construit avec Mid-Pyrénées soit défait"
La région Aquitaine continue d'autre part à prendre des initiatives susceptibles de dynamiser son économie. Une économie qui paraît toutefois mieux se porter que d'autres, puisque les encours de crédit (témoignage d'investissement) ont progressé de 4,7% ces derniers temps contre 0,5% au plan national. Ce sont la "silver économie"-les services aux personnes âgées- et l'innovation qui vont être encouragées. Sont annoncées des journées Nov-Aqt qui auront lieu a l'Aérocampus de Latresne, site de plus en plus pris comme modèle par Alain Rousset..
A signaler également un intéressant rapport -comportant des propositions- de Patrick Guillemoteau sur la concurrence déloyale qui intervient dans le secteur du bâtiment par la pratique du "détachement", dans laquelle des entreprises espagnoles excellent. Conséquence: un coût horaire du travail de 11€ de l'heure au lieu de 27 ou 31€....
G.G.