Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, constitué à parité entre viticulture et négoce, vient d'élire Allan Sichel président. Comme le veut la tradition de l’alternance entre les deux familles, il succède à Bernard Farges, viticulteur.
Allan Sicheldirige depuis 1998 la Maison Sichel, entreprise familiale fondée en 1883.
Convaincu de la force du collectif, Allan Sichel entend poursuivre prioritairement les travaux de pilotage économique de la filière, de relance de la commercialisation, de transition environnementale, sociale et sociétale pour mieux protéger la filière des chocs climatiques ou commerciaux et la préparer au futur.
Dans son discours de nouveau président Allan Sichel a rendu hommage à son prédécesseur Bernard Farges lequel a été confronté à des moments difficiles. "Notre filière a été confrontée à de nombreux coups durs, tant sur le volet de la production que celui de la commercialisation. Le contexte international a été chaotique, marqué par la taxe Trump, le Brexit, la crise politique à Hong Kong, maintenant la guerre en Ukraine. A la vigne, nos opérateurs ont été secoués par de graves épisodes de gel, de grêle et de mildiou. Et tout ceci est coiffé de cette interminable crise sanitaire, qui n’a pas fini de nous perturber."
Le nouveau président tire la leçon du contexte économique. "Le sujet le plus important aujourd’hui pour notre filière est son volume de commercialisation. La production des vins de Bordeaux en année normale – autour de 5,5 millions d’hectolitres - est désormais largement supérieure à nos volumes de commercialisation. Or, même si nous identifions des pistes de développement à l’export, il est peu probable que nous puissions compenser la baisse continue de la consommation de vin sur le marché français. Lequel, je le rappelle, représente 55% de nos ventes".
Allan Sichel se tourne vers le marché local: "Forts en local, nous n’en serons que plus forts au national ; et cet élan positif nous sera aussi bénéfique à l’international, sur les autres marchés mondiaux."
Le président du CIVB n'en estime pas moins nécessaire d'agir sur le volume d'AOP produit en Gironde. Le CIVB prévoit la mise en place d'un nouveau système de volume régulateur. "Ce dispositif vise à lisser les décalages entre l’offre et la demande. Mais ce n’est qu’un outil de réglage, qui ne fera pas disparaître l'écart structurel que nous constatons depuis des années".
DES CULTURES ALIMENTAIRES A LA PLACE DE LA VIGNE?
Selon Allan Sichel il est donc temps de réfléchir à diminuer la production d'AOP et à la diversification des sources de revenu.
"Dans la transition que nous connaissons, il pourrait être judicieux de réaffecter certaines terres viticoles à la culture alimentaire humaine ou animalière, à la captation de carbone ou la production d’énergie verte. Ces conversions vertueuses requièrent et méritent une assistance financière pour leur mise en oeuvre rapide et dans l’intérêt de tous.
Les raisons de conversion au sein du vignoble existent ; il y a en face des besoins et des opportunités. A nous de les mettre en regard, et d’assister, accompagner nos opérateurs en facilitant cette transition."
Allan Sichel entend toutefois préserver une conversion "réversible". Il considère que la conquête de nouveaux marchés sera longue, et il ne veut pas compromettre toute possibilité de retour. Il est nécessaire de conserver les bons terroirs.
Allan Sicheldirige depuis 1998 la Maison Sichel, entreprise familiale fondée en 1883.
Convaincu de la force du collectif, Allan Sichel entend poursuivre prioritairement les travaux de pilotage économique de la filière, de relance de la commercialisation, de transition environnementale, sociale et sociétale pour mieux protéger la filière des chocs climatiques ou commerciaux et la préparer au futur.
Dans son discours de nouveau président Allan Sichel a rendu hommage à son prédécesseur Bernard Farges lequel a été confronté à des moments difficiles. "Notre filière a été confrontée à de nombreux coups durs, tant sur le volet de la production que celui de la commercialisation. Le contexte international a été chaotique, marqué par la taxe Trump, le Brexit, la crise politique à Hong Kong, maintenant la guerre en Ukraine. A la vigne, nos opérateurs ont été secoués par de graves épisodes de gel, de grêle et de mildiou. Et tout ceci est coiffé de cette interminable crise sanitaire, qui n’a pas fini de nous perturber."
Le nouveau président tire la leçon du contexte économique. "Le sujet le plus important aujourd’hui pour notre filière est son volume de commercialisation. La production des vins de Bordeaux en année normale – autour de 5,5 millions d’hectolitres - est désormais largement supérieure à nos volumes de commercialisation. Or, même si nous identifions des pistes de développement à l’export, il est peu probable que nous puissions compenser la baisse continue de la consommation de vin sur le marché français. Lequel, je le rappelle, représente 55% de nos ventes".
Allan Sichel se tourne vers le marché local: "Forts en local, nous n’en serons que plus forts au national ; et cet élan positif nous sera aussi bénéfique à l’international, sur les autres marchés mondiaux."
Le président du CIVB n'en estime pas moins nécessaire d'agir sur le volume d'AOP produit en Gironde. Le CIVB prévoit la mise en place d'un nouveau système de volume régulateur. "Ce dispositif vise à lisser les décalages entre l’offre et la demande. Mais ce n’est qu’un outil de réglage, qui ne fera pas disparaître l'écart structurel que nous constatons depuis des années".
DES CULTURES ALIMENTAIRES A LA PLACE DE LA VIGNE?
Selon Allan Sichel il est donc temps de réfléchir à diminuer la production d'AOP et à la diversification des sources de revenu.
"Dans la transition que nous connaissons, il pourrait être judicieux de réaffecter certaines terres viticoles à la culture alimentaire humaine ou animalière, à la captation de carbone ou la production d’énergie verte. Ces conversions vertueuses requièrent et méritent une assistance financière pour leur mise en oeuvre rapide et dans l’intérêt de tous.
Les raisons de conversion au sein du vignoble existent ; il y a en face des besoins et des opportunités. A nous de les mettre en regard, et d’assister, accompagner nos opérateurs en facilitant cette transition."
Allan Sichel entend toutefois préserver une conversion "réversible". Il considère que la conquête de nouveaux marchés sera longue, et il ne veut pas compromettre toute possibilité de retour. Il est nécessaire de conserver les bons terroirs.