Ph Paysud
Ce fut le commerce des vins vers l'Angleterre et les Pays-Bas qui fit les vins de Bordeaux, et qui en assura longtemps la prospérité. Après le boom commercial de l'An 2000, les vins de Bordeaux en dépit de leur regard vers le grand large, furent confrontés au calme plat. Ce dernier étant, il faut le dire, renforcé par les campagnes anti-vin en France. Heureusement la Chine s'ouvrit aux vins français, en particulier aux bordeaux. Ce pays est aujourd'hui devenu le premier client à l'exportation des vins girondins.. Cette situation méritait bien un "arrêt sur image". Les organisations professionnelles -CIVB et chambre d'agriculture-y avaient déjà pensé, et avaient dans d'autres occasions rassemblé sur un sujet très mobilisateur. Mais c'est l'APV (Association de la Presse du Vin) qu'anime notre confère Barthelemy, qui, avec le concours du Club de la Presse de Bordeaux, a eu l'idée de mettre en scène à Bordeaux, dans les locaux de l'ISEG (Institut Supérieur Européen de Gestion) ce "G-vin', un colloque intensif d'une demi-journée au titre évocateur, et en forme de clin d'oeil.
En réalité cette deuxième édition n'avait pas usurpé son titre car l'évènement rassemblait bien les acteurs les plus en vue en matière de commerce de vin avec la Chine, y compris les Chinois eux-mêmes, ceux qui ont un pied en France. La question posée était celle-ci: "Bordeaux qui parlait anglais va-t-il se mettre au chinois?". S'il s'agit de la langue, la réponse serait plutôt négative, l'apprentissage de celle-ci étant problématique pour les Français. Mais si parler veut dire "commercer", la réponse est positive. Le Chinois boit déjà en moyenne 1,9 l de vin par an, et la consommation augmente. Contrairement à la situation européenne, la consommation de vin est encouragée par le gouvernement en Chine. Arguments: "c'est bon pour la santé, et il vaut mieux boire du vin que de l'alcool de riz, lequel doit être consacré à l'alimentation."..
En réalité cette deuxième édition n'avait pas usurpé son titre car l'évènement rassemblait bien les acteurs les plus en vue en matière de commerce de vin avec la Chine, y compris les Chinois eux-mêmes, ceux qui ont un pied en France. La question posée était celle-ci: "Bordeaux qui parlait anglais va-t-il se mettre au chinois?". S'il s'agit de la langue, la réponse serait plutôt négative, l'apprentissage de celle-ci étant problématique pour les Français. Mais si parler veut dire "commercer", la réponse est positive. Le Chinois boit déjà en moyenne 1,9 l de vin par an, et la consommation augmente. Contrairement à la situation européenne, la consommation de vin est encouragée par le gouvernement en Chine. Arguments: "c'est bon pour la santé, et il vaut mieux boire du vin que de l'alcool de riz, lequel doit être consacré à l'alimentation."..
L'ombre de la contre-façon
Cela va-t-il durer ou est-on en présence d'une bulle? James de Roany, président de la Commission Vins et Spiritueux du centre National du Commerce Extérieur, a répondu "oui" à la première partie de la question, en particulier pour les vins qui "se boivent". Et le Chinois aime le vin, ainsi que la culture française qu'il symbolise. Il s'est montré plus réservé à propos des grands crus, leur niveau de prix se prêtant plus à la spéculation qu'à la consommation. Il a aussi attiré l'attention sur le débat qui est actuellement en cours dans la province de Shanghaï: "doit-on, ou non, planter 500 000ha de vigne?" Si cela se fait, la donne pourrait être sensiblement modifiée dans quelques années. Il ne faut pas oublier que si la Chine est importatrice de vin, elle produit 85% du vin consommé.
Exporter vers la Chine paraît toutefois plus compliqué est plus risqué que de le faire vers Londres. C'est pourquoi des intervenants chinois ont conseillé de procéder à une étude préalable, ou de s'entourer de services de consultants. Dans le centre de la Chine ces exportateurs peuvent aussi être assistés grâce à la présence d'une tête de pont de l'Aquitaine et de l'Apraa. Il n'en reste pas moins que les écarts de culture -d'où le peu de respect de la propriété, et de la propriété intellectuelle- sont susceptibles de mettre en évidence de curieux circuits de bouteilles, ou des bouteilles arborant des étiquettes falsifiées. La contre-façon demeure donc un risque essentiel, et des grands comme Lafite, ou des maisons de commerce, comme Castel, en font les frais. L'informatique, avec de nouveaux logiciels, l'utilisation de lecteurs en magasins, permettra de mieux contrôler le traçage des produits. Néanmoins aux yeux du célèbre oenologue Michel Rolland, "le pays a changé et il faut apprendre à communiquer avec des gens un peu différents".
G.G.
Exporter vers la Chine paraît toutefois plus compliqué est plus risqué que de le faire vers Londres. C'est pourquoi des intervenants chinois ont conseillé de procéder à une étude préalable, ou de s'entourer de services de consultants. Dans le centre de la Chine ces exportateurs peuvent aussi être assistés grâce à la présence d'une tête de pont de l'Aquitaine et de l'Apraa. Il n'en reste pas moins que les écarts de culture -d'où le peu de respect de la propriété, et de la propriété intellectuelle- sont susceptibles de mettre en évidence de curieux circuits de bouteilles, ou des bouteilles arborant des étiquettes falsifiées. La contre-façon demeure donc un risque essentiel, et des grands comme Lafite, ou des maisons de commerce, comme Castel, en font les frais. L'informatique, avec de nouveaux logiciels, l'utilisation de lecteurs en magasins, permettra de mieux contrôler le traçage des produits. Néanmoins aux yeux du célèbre oenologue Michel Rolland, "le pays a changé et il faut apprendre à communiquer avec des gens un peu différents".
G.G.