La CAPEB de Nouvelle-Aquitaine préoccupée par la situation actuelle lance un cri d'alarme et alerte les représentants de l'Etat. Extraits de sa lettre.
"La CAPEB (Confédération Artisanale des Petites Entreprise du Bâtiment) de Nouvelle Aquitaine, organisation professionnelle représentant 95% des entreprises du secteur, associée à la CNATP (Chambre Nationale des Artisans des Travaux Publics et du Paysage) de Nouvelle Aquitaine et l’ensemble des CAPEB et CNATP départementales s’inquiètent de l’évolution, ces dernières semaines, de la situation économique des entreprises du Bâtiment, tous métiers confondus, et ce en tout point du territoire régional.
L’optimisme raisonnable lié à un niveau d’activité encourageant, et des carnets de commandes satisfaisants, fait place à une inquiétude de plus en plus prégnante. Sans chercher à préciser les causes, entre la crise sanitaire et les effets du conflit en Ukraine, le constat reste sans appel, avec une dégradation rapide de la rentabilité des entreprises : problèmes d’approvisionnements, prix et durée de validité des prix, coûts de l’énergie, difficultés de recrutement, avec des impacts très variables en fonction des organisations, de la taille ou du positionnement de nos entreprises.
Ce sont autant de facteurs qui au mieux limitent la performance de nos entreprises, et au pire, présagent de nombreuses défaillances à venir.
Pourtant depuis 2 ans, l’artisanat du bâtiment, soit 95% des entreprises de la filière ont permis en pleine crise sanitaire une continuité d’activité, limitant la casse sociale malgré des difficultés d’approvisionnement et des augmentations de prix ininterrompues, tant en ce qui concerne les matières premières que les matériels
Qu’en est il aujourd’hui ?
+ 56 % sur les produits acier + 31% sur le cuivre et + 81% sur le PVC et ce au cours des 12 derniers mois, + 15 à 25 % sur les tuiles (certains fournisseurs ont déjà appliqué deux augmentations depuis novembre 2021), + 7 % sur les parpaings, + 8% sur le ciment, +5 à 8% sur la laine de roche, + 10 à 20% sur la laine de bois, + 9 % sur les plaques de plâtre, + 5 à 10% sur les enduits… la liste est longue mais révèle toujours le même phénomène avec dans bon nombre de cas 3 à 4 hausses tarifaires constatées depuis 12 mois.
Se pose aussi la problématique du prix de l’énergie.
Pour les artisans du bâtiment avec environ 70 000 véhicules sur l’ensemble de la région, l’augmentation en continue des prix de l’énergie et surtout du prix des carburants, dépassant le seuil symbolique des 2€ par litre, accroit le phénomène. Et c’est sans oublier le secteur des Travaux publics. Avec nombre d’entreprises consommant entre 15000 et 30000 litres de GNR par mois, calculer l’incidence d’une augmentation de 1,10 € du litre !
Dans ces conditions, bon nombre d’entreprises risquent de perdre plus d’argent en réalisant les marchés qu’elles ont signés que si elles y mettent un terme dès à présent. Cette situation est insoutenable. Et si la vente à perte est jugée déloyale et illicite par les autorités en charge de la concurrence, comment peut on apprécier la réponse des pouvoirs publics à ces difficultés quand elle conduit, de facto, les entreprises à produire au dessous de leur seuil de rentabilité
"La CAPEB (Confédération Artisanale des Petites Entreprise du Bâtiment) de Nouvelle Aquitaine, organisation professionnelle représentant 95% des entreprises du secteur, associée à la CNATP (Chambre Nationale des Artisans des Travaux Publics et du Paysage) de Nouvelle Aquitaine et l’ensemble des CAPEB et CNATP départementales s’inquiètent de l’évolution, ces dernières semaines, de la situation économique des entreprises du Bâtiment, tous métiers confondus, et ce en tout point du territoire régional.
L’optimisme raisonnable lié à un niveau d’activité encourageant, et des carnets de commandes satisfaisants, fait place à une inquiétude de plus en plus prégnante. Sans chercher à préciser les causes, entre la crise sanitaire et les effets du conflit en Ukraine, le constat reste sans appel, avec une dégradation rapide de la rentabilité des entreprises : problèmes d’approvisionnements, prix et durée de validité des prix, coûts de l’énergie, difficultés de recrutement, avec des impacts très variables en fonction des organisations, de la taille ou du positionnement de nos entreprises.
Ce sont autant de facteurs qui au mieux limitent la performance de nos entreprises, et au pire, présagent de nombreuses défaillances à venir.
Pourtant depuis 2 ans, l’artisanat du bâtiment, soit 95% des entreprises de la filière ont permis en pleine crise sanitaire une continuité d’activité, limitant la casse sociale malgré des difficultés d’approvisionnement et des augmentations de prix ininterrompues, tant en ce qui concerne les matières premières que les matériels
Qu’en est il aujourd’hui ?
+ 56 % sur les produits acier + 31% sur le cuivre et + 81% sur le PVC et ce au cours des 12 derniers mois, + 15 à 25 % sur les tuiles (certains fournisseurs ont déjà appliqué deux augmentations depuis novembre 2021), + 7 % sur les parpaings, + 8% sur le ciment, +5 à 8% sur la laine de roche, + 10 à 20% sur la laine de bois, + 9 % sur les plaques de plâtre, + 5 à 10% sur les enduits… la liste est longue mais révèle toujours le même phénomène avec dans bon nombre de cas 3 à 4 hausses tarifaires constatées depuis 12 mois.
Se pose aussi la problématique du prix de l’énergie.
Pour les artisans du bâtiment avec environ 70 000 véhicules sur l’ensemble de la région, l’augmentation en continue des prix de l’énergie et surtout du prix des carburants, dépassant le seuil symbolique des 2€ par litre, accroit le phénomène. Et c’est sans oublier le secteur des Travaux publics. Avec nombre d’entreprises consommant entre 15000 et 30000 litres de GNR par mois, calculer l’incidence d’une augmentation de 1,10 € du litre !
Dans ces conditions, bon nombre d’entreprises risquent de perdre plus d’argent en réalisant les marchés qu’elles ont signés que si elles y mettent un terme dès à présent. Cette situation est insoutenable. Et si la vente à perte est jugée déloyale et illicite par les autorités en charge de la concurrence, comment peut on apprécier la réponse des pouvoirs publics à ces difficultés quand elle conduit, de facto, les entreprises à produire au dessous de leur seuil de rentabilité
Des propositions face à la crise
"Plusieurs propositions issues de concertations au sein de la filière :
• Plafonnement des taxes sur les carburants avec TICPE flottante et effet rétroactif au 1er janvier 2022 ;
• Augmentation des montants de récupération de TICPE sur le gasoil routier pour les véhicules d’un poids de +7,5 tonnes ;
• Elargissement de la récupération de la TICPE sur le GNR et le gasoil routier des véhicules professionnels de moins de 7,5 tonnes ;
• Mise en place un mécanisme de bouclier tarifaire du coût de l’énergie
• Report des charges pour les entreprises qui en auraient besoin.
• Financement sans intérêt de l’augmentation du besoin en fonds de roulement des entreprises pour résister aux augmentations de prix des matériaux et des carburants,
• Blocage temporaire des variations de cotations Banque de France des entreprises du bâtiment ainsi que des cotations des assureurs crédit ;
• Mise en place d’une TVA à 5,5% sur l’ensemble des travaux de rénovation.
• Incitation des banques à suivre leur clients « particuliers » dans le financement des surcoûts travaux liés à la hausse des matériaux et de l’énergie
• Veiller à ce que les industriels, négoces ou distributeurs de matériaux assument les risques d’augmentation des prix avec la filière (solidarité et intérêts mutuels des acteurs : industriels, négoces, entreprises et clients) dans le cadre d’une charte de solidarité, notamment avec un délai de prévenance de 3 mois minimum sur les augmentations de tarifs et rétablissement d’un crédit fournisseur d’au moins 30 jours.
• Accélérer la refonte du calcul des différents index BT et leurs publications dans des délais rapides au regard de la crise actuelle ;
• Rendre enfin automatique, en marchés publics, l’application des pénalités de retard en cas de retard de paiement aux entreprises
Nous demandons une rencontre avec les services de l’Etat, dans les plus bref délais, avec l’ensemble des représentants, de la filière, CAPEB, CNATP, industriels, secteur du négoce, médiateurs"
• Plafonnement des taxes sur les carburants avec TICPE flottante et effet rétroactif au 1er janvier 2022 ;
• Augmentation des montants de récupération de TICPE sur le gasoil routier pour les véhicules d’un poids de +7,5 tonnes ;
• Elargissement de la récupération de la TICPE sur le GNR et le gasoil routier des véhicules professionnels de moins de 7,5 tonnes ;
• Mise en place un mécanisme de bouclier tarifaire du coût de l’énergie
• Report des charges pour les entreprises qui en auraient besoin.
• Financement sans intérêt de l’augmentation du besoin en fonds de roulement des entreprises pour résister aux augmentations de prix des matériaux et des carburants,
• Blocage temporaire des variations de cotations Banque de France des entreprises du bâtiment ainsi que des cotations des assureurs crédit ;
• Mise en place d’une TVA à 5,5% sur l’ensemble des travaux de rénovation.
• Incitation des banques à suivre leur clients « particuliers » dans le financement des surcoûts travaux liés à la hausse des matériaux et de l’énergie
• Veiller à ce que les industriels, négoces ou distributeurs de matériaux assument les risques d’augmentation des prix avec la filière (solidarité et intérêts mutuels des acteurs : industriels, négoces, entreprises et clients) dans le cadre d’une charte de solidarité, notamment avec un délai de prévenance de 3 mois minimum sur les augmentations de tarifs et rétablissement d’un crédit fournisseur d’au moins 30 jours.
• Accélérer la refonte du calcul des différents index BT et leurs publications dans des délais rapides au regard de la crise actuelle ;
• Rendre enfin automatique, en marchés publics, l’application des pénalités de retard en cas de retard de paiement aux entreprises
Nous demandons une rencontre avec les services de l’Etat, dans les plus bref délais, avec l’ensemble des représentants, de la filière, CAPEB, CNATP, industriels, secteur du négoce, médiateurs"