Sarkozy: des aides au compte-gouttes

Tout ça pour ca! Fallait-il qu'un président de la République quitte le palais elyséen et s'aventure dans la Charente profonde pour annoncer des mesures aussi maigrelettes que les pluies des derniers mois? Un Premier ministre, ou un ministre de l'agriculture eussent aussi bien accompli une tâche vouée à décevoir les intéressés, tout en préservant le Président de la critique. Mais Nicolas Sarkozy, ne semble pas faire confiance à ses ministres. Donc, les annonces spectaculaires de soutien financier des sinistrés de la sécheresse qiu étaient dans l'air ne sont pas venues. Elles ont été remplacées par celles assez banales du versement d'une provision de 200 millions d'euros au Fonds de garantie des calamités agricoles, de reports d'annuités de prêts, etc. Nicolas Sarkozy a fait par ailleurs du trapèze côté eau avec, d'un côté, l'annonce d'un plan de 5 ans pour la création de ressources -assorti de la capacité des chambres d'agriculture à devenir maître d'ouvrage- et de l'autre, un second plan qui vise à réduire les volumes prélevés et au remplacement partiel de la culture du maïs. La FNSEA, par la voix de son président Xavier Beulin, n'en pas moins exprimé sa satisfaction. Il est à parier que l'ambiance ne sera pas la même à Pau et dans les Landes. Mais l'art de la politique n'est-il pas de tenter de satisfaire le plus grand nombre? Coordination rurale et Confédération paysanne n'en considèrent pas moins les mesures annoncées comme nettement insuffisantes. On ne manquera pas de dire au café du village, où l'on préfère la Corrèze au Zambèze, que, dans certains cas qui ne concernent les Français que de loin, on trouve plus facilement de l'argent....