Trois films soutenus financièrement par la région Nouvelle-Aquitaine font partie des sélections officielles du prochain Festival de Cannes, (8-19 mai). Il s'agit de Les filles du soleil d'Eva Husson, de Mon tissu préféré de Gaya Jiji, et de En guerre de Stéphane Brizé, avec en vedette, un des acteurs préférés de ce réalisateur, Vincent Lindon (ph: Nord-Ouest Films)
Le film de Stéphane Brizé (qui bénéficie d'une aide à la production de la Région de 143 000 €) est inspiré de situations sociales malheureusement fréquentes depuis l'intégration de notre économie dans la mondialisation. Il fait ressortir avec force, et par le talent de Vincent Lindon et d'autres acteurs, des logiques qui s'affrontent lorsque une entreprise décide d'un plan "social" ou de fermer. Le thème n'est pas nouveau, mais le film de Brizé -qui utilise pour décor l'usine de Métal Aquitaine de Fumel en Lot-et-Garonne (qui vit elle-même divers soubresauts) comme on le verra à travers la bande annonce, fait ressortir avec une impression de vérité les affrontements et le drame qui se joue. Mais la bataille n'est-elle pas perdue d'avance pour les salariés?
Le film de Stéphane Brizé (qui bénéficie d'une aide à la production de la Région de 143 000 €) est inspiré de situations sociales malheureusement fréquentes depuis l'intégration de notre économie dans la mondialisation. Il fait ressortir avec force, et par le talent de Vincent Lindon et d'autres acteurs, des logiques qui s'affrontent lorsque une entreprise décide d'un plan "social" ou de fermer. Le thème n'est pas nouveau, mais le film de Brizé -qui utilise pour décor l'usine de Métal Aquitaine de Fumel en Lot-et-Garonne (qui vit elle-même divers soubresauts) comme on le verra à travers la bande annonce, fait ressortir avec une impression de vérité les affrontements et le drame qui se joue. Mais la bataille n'est-elle pas perdue d'avance pour les salariés?
Synopsis officiel du film (sortie en mai):
Malgré de lourds sacrifices financiers de la part des salariés et un bénéfice record de leur entreprise, la direction de l’usine Perrin Industrie décide néanmoins la fermeture totale du site. Accord bafoué, promesses non respectées, les 1100 salariés, emmenés par leur porte‑parole Laurent Amédéo, refusent cette décision brutale et vont tout tenter pour sauver leur emploi.
TROIS QUESTIONS A STEPHANE BRIZE Pourquoi ce film ? Pour comprendre ce qu’il y a derrière les images des médias qui se font régulièrement les témoins de la violence qui peut surgir à l’occasion de plans sociaux. Et à la place du mot « derrière », il vaudrait mieux dire« avant ». Qu’y a-t-il avant le surgissement soudain de cette violence ? Quel est le chemin qui mène à cela ? Une colère nourrie par un sentiment d’humiliation et de désespoir qui se construit durant des semaines de lutte et où se révèle – on le découvrira – une disproportion colossale des forces en présence. Quelles sont les lignes de forces autour desquelles le film s’est construit ? Avec Olivier Gorce, co-scénariste du film, nous avions deux postulats de départ. Penser le film comme une épopée romanesque tout en le nourrissant sans travestissement du réel. Le film s’est alors structuré autour de la description d’un mécanisme économique qui fait fi de l’humain, en même temps que l’observation de la montée de la colère de salariés pris dans la tourmente d’un plan social. Une colère incarnée notamment par un représentant syndical qui n’a aucune rhétorique politicienne, mais simplement la nécessité d’être la voix de son indignation et de sa souffrance en même temps que de celles de ses collègues. Sa contestation : refuser d’être privé d’un travail qui permet à une entreprise de gagner encore plus d’argent qu’elle n’en gagne déjà, alors que cette même entreprise s’était engagée à protéger l’emploi des salariés en contrepartie de leur engagement à faire des sacrifices financiers. La situation décrite dans le film est-elle exceptionnelle ? Non, absolument pas. Si tel avait été le cas, cela aurait été une façon de faire dire au réel ce qu’il ne dit pas. Et la situation n’est tellement pas exceptionnelle qu’on en entend parler tous les jours dans les médias. Mais sans peut-être avoir vraiment conscience des enjeux et des mécanismes à l’oeuvre. Le cas de Perrin Industrie décritdans le film, c’est Goodyear, Continental, Allia, Ecopla, Whirlpool, Seb, Seita, etc. Dans tous ces cas, les analyses des experts ont démontré l’absence de difficultés économiques ou l’absence de menace sur la compétitivité. |
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Les deux autres films:
Les filles du soleil d'Eva Husson. Aide à l'écriture de la Région de 12 000€.
Synopsis : Quelque part au Kurdistan. Bahar, commandante des Filles du Soleil, un bataillon composé de femmes soldates kurdes, est sur le point de reprendre la ville de Gordyene, où elle avait été capturée par les extrémistes. Mathilde, journaliste française, couvre les trois premiers jours de l'offensive. A travers la rencontre de ces deux femmes, on retrace le parcours de Bahar depuis que les hommes en noir ont fait irruption dans sa vie.
Mon tissu préféré de Gaya Jiji
Aide à la production de 150 000€ (Dublin Films et Gloria Films).
Synopsis : Damas, mars 2011. Nahla est une jeune femme célibataire qui mène une vie morne dans une banlieue syrienne, aux côtés de sa mère et ses deux sœurs. Le jour où on lui présente Samir, un expatrié Syrien en provenance des États-Unis à la recherche d'une épouse, elle rêve d'une vie meilleure. Mais tout ne se passe pas comme prévu