A l'occasion de sa participation au congrès de la viticulture à Bordeaux, le commissaire européen à l'agriculture,l'Irlandais Phil Hogan, n'a que partiellement rassuré les professionnels de la vigne et du vin
S'il s'est montré favorable à l'intégration des cépages résistants aux maladies, à certaines dispositions techniques. il est apparu plus réservé à propos de mesures impliquant des dépenses nouvelles, voire pour ce qui est du maintien des niveaux actuels. Concernant le régime spécifique vin (OCM). il a, certes, reconnu ses avantages, mais son fonctionnement n'est à ses yeux garanti que jusqu'en 2020. En cause le Brexit, qui va faire, selon lui un trou de 12 milliards d'€ dans le budget européen. Phil Hogan a en quelque sorte lancé un appel au gouvernement français -mais le ministre n'était pas là pour l'entendre afin qu'il fasse pression à Bruxelles de façon à maintenir le budget de l'UE, ce qui ne peut se faire sans augmentation de la contribution des Etats membres. Sans cela la pression sur le budget de la PAC sera forte.
On peut mettre en parallèle de cette analyse, celle de l'économiste des chambres d'agriculture, Thierry Pouch qui intervenait devant la chambre de la Gironde voici quelques jours. Il expliquait que le Royaume-Uni contribuait, jusqu'ici, au budget communautaire pour 14 milliards d’euros, soit 10,5% du budget total, et recevait 7 milliards d’€. Le R.U. était le 4e pays contributeur alors que la France est le second avec19,5 milliards. Selon Thierry Pouch il va manquer 10 milliards d’€ dans le budget européen. Comment compenser la perte de recette?
Réponse:« soit on demande plus aux Etats, soit on demande à l’Allemagne qui a des comptes excédentaires, soit on réduit les dépenses ».
La France -qui a du mal à payer les aides PAC - a-t-elle les moyens de verser plus? L'Allemagne acceptera-t-elle? Ou faudra-t-il faire avec moins d'aides? Un dossier super crucial que nos "politiques" comme les grands médias nationaux semblent ne pas voir....
G.G.