On a du mal à croire aujourd'hui que ces quais des Chartrons si joliment aménagés ont été, jadis, le théâtre du malheur. Et pourtant, les souffrances de populations africaines sont passées par là! On doit certes replacer tout cela dans le contexte de l'époque, mais c'est bien le moins que l'on puisse faire de nos jours que de démontrer une certaine repentance. C'est ce qu'ont manifesté Bordeaux et la France ce 10 mai à l'occasion de la "Journée nationale des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions," marquant le 10ème anniversaire de la Loi reconnaissant la traite et l'esclavage comme crime contre l'Humanité. Une cérémonie qui s'est déroulée sur ces quais porteurs de mémoire, et au cours de laquelle Hugues Martin, adjoint au maire de Bordeaux, et le préfet de région Patrick Stéfanini, ont rappelé la signification de ces instants, en soulignant, en ce qui concerne l'abolition de l'esclavage, le rôle de la France et de l'ancien président de la République Jacques Chirac. Divers artistes ont de leur côté apporté, en marge de la cérémonie, la couleur et la sensibilité indispensables à l'évocation d'un passé peu glorieux, mais qui a tout de même forgé l'Histoire.