Elaborer un grand vin c'est comme de la haute couture, de l'orfèvrerie, ou du travail d'artiste. C'est ce que soutient à Saint-Emilion, dans le chai de Château Angélus (Premier Grand Cru Classé), le maître des lieux Hubert de Boüard de Laforest. Comme on le sait, le cru est un grand parmi les grands, un des plus réputés à travers le monde, et il lui appartient de conserver son rang. Ainsi (voir notre reportage sur Château Couhins) alors que certains font appel aux technologies "pointues" des capteurs et de l'électronique pour retirer le meilleur des grappes, ce château de Saint-Emilion fait le choix , tout au moins pour une partie de sa récolte, de l'égrappage manuel. Retour en arrière? Hubert de Bouard estime au contraire que c'est un nouveau pas dans le tri de précision de la vendange. Plus que d'égrappage il conviendrait de parler d'égrenage: les baies sont enlevées en effet manuellement une par une de la rafle, avant de subir un contrôle visuel et manuel sur une table de tri qui permet d'éliminer les impuretés. Les essais effectués les années précédentes ont été concluants:le vin ainsi obtenu offre un velouté des tanins sans pareil. Ce mode traitement qui fait rêver et mobilise une quarantaine de personnes sera encore étendu l'an prochain à Château Angélus....